Si l'accès aux TIC et leur utilisation continuent d'augmenter, les compétences liées aux TIC doivent être renforcées pour pouvoir connecter les personnes partout dans le monde
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De plus en plus de personnes ont accès à l'Internet et l'utilisent. Toutefois, les compétences liées aux technologies de l'information et de la communication (TIC) doivent être renforcées pour pouvoir connecter les personnes partout dans le monde, comme le souligne l'édition de 2018 du rapport de l'UIT intitulé Mesurer la société de l'information. En parallèle, ces dix dernières années, les prix des TIC ont chuté à l'échelle mondiale. Le perfectionnement de la réglementation relative aux TIC et des processus décisionnels a constitué un facteur essentiel de la mise en place de conditions propices à la baisse des prix, permettant ainsi que les gains d'efficacité réalisés grâce à une plus grande adoption des TIC bénéficient en partie aux clients.
"Le rapport de cette année illustre la façon dont l'accroissement des investissements dans les technologies large bande stimule la transformation numérique mondiale et permet à davantage de personnes d'avoir accès à une multitude de services, rien qu'en un clic", affirme le Secrétaire général de l'UIT, Houlin Zhao. "A la Conférence de plénipotentiaires (PP-18) qui vient juste de s'achever, à Dubaï, les Etats Membres de l'UIT ont approuvé les plans stratégique et financier quadriennaux, lesquels contiennent un engagement fort en faveur des travaux statistiques de l'UIT. Nous oeuvrerons ensemble à la construction de l'infrastructure des TIC et au développement des compétences liées aux TIC nécessaires pour encourager une croissance économique inclusive, stimuler l'innovation et réduire la fracture numérique".
"Publié pour la dixième année, le rapport annuel de référence de l'UIT est largement accepté comme constituant le recueil des données et des analyses les plus fiables et les plus objectives à l'échelle planétaire sur l'état du secteur mondial des télécommunications/TIC", indique Brahima Sanou, Directeur du Bureau de développement des télécommunications de l'UIT. Et d'ajouter: "Notre analyse montre que les technologies numériques transforment complètement nos modes de vie et offrent des occasions importantes de stimuler la croissance économique, de parfaire les communications, d'accroître l'efficacité énergétique, de préserver la planète et d'améliorer les conditions de vie des personnes".
L'ÉTAT ACTUEL DES TIC
Le rapport conclut que l'accès aux TIC et leur utilisation demeurent globalement en hausse. Plus important encore, plus de la moitié de la population mondiale (51,2%) utilise l'Internet en cette fin d'année 2018.
COMPÉTENCES LIÉES AUX TIC POUR LE FUTUR
Des compétences liées aux TIC insuffisantes, voire inexistantes, constituent un obstacle majeur pour ce qui est de l'accès des personnes à l'Internet. Les données de l'UIT et d'autres sources de données comparées entre les pays indiquent que des disparités considérables existent en ce qui concerne les compétences nécessaires. En effet, une personne sur trois n'a pas les compétences numériques de base, qui permettent par exemple de copier des fichiers ou des dossiers ou de faire des copier-coller. Seulement 41% de la population a des compétences courantes, qui consistent notamment à installer ou à configurer des logiciels ou à utiliser des formules simples dans des feuilles de calcul. Et seulement 4% de la population utilise un langage spécialisé à des fins de programmation.
Les utilisateurs d'ordinateurs des pays développés ont davantage de compétences liées aux TIC que ceux des pays en développement. Des compétences liées aux TIC insuffisantes, voire inexistantes, peuvent limiter fortement le développement socio-économique des pays en développement et des pays les moins avancés (PMA).
Le rapport indique que les inégalités en ce qui concerne l'utilisation des TIC sont le reflet d'autres inégalités, notamment en ce qui concerne l'éducation et la richesse ainsi que les inégalités hommes/femmes, entre les différentes régions du monde.
ÉVOLUTION DES REVENUS DU SECTEUR DES TIC ET DES INVESTISSEMENTS DANS CE SECTEUR
Le rapport indique qu'à l'échelle mondiale, les revenus tirés des services de télécommunication au détail atteignaient 1 700 milliards de dollars USD en 2016, soit 2,3 pour cent du produit intérieur brut (PIB) dans le monde. A l'échelle régionale, l'importance du secteur en tant que moteur de la croissance économique est évidemment notable, en particulier dans les pays en développement. En 2016, les revenus tirés des télécommunications représentaient en moyenne 3 pour cent du PIB en Afrique et dans les Etats arabes, 2 pour cent en Asie-Pacifique et dans les Amériques (hormis les Etats-Unis et le Canada), et moins de 2 pour cent dans la CEI et en Europe.
En 2016, les revenus de la téléphonie fixe comptaient pour la moitié des revenus générés à l'échelle mondiale par le secteur des télécommunications. Pour leur part, les revenus mondiaux de la téléphonie mobile ont baissé de 7 pour cent entre 2014 et 2016, passant de 924 à 859 milliards de dollars USD. Selon le rapport, la croissance des revenus de la téléphonie mobile pâtit de l'adoption des services OTT (over the‑top), qui fonctionnent "au-dessus" de l'infrastructure des télécommunications existante, et le succès des applications de messagerie basées sur le protocole Internet se fait souvent au détriment des services de messagerie traditionnels, et de leurs revenus. Il est également constaté que le secteur des TIC se caractérise par des investissements majeurs dans les infrastructures, l'augmentation des dépenses d'investissement dans les télécommunications tenant principalement à la demande et à l'utilisation de données dans les pays en développement.
ÉVOLUTION DES PRIX DES TIC
Il ressort du rapport que, ces dix dernières années, les prix des TIC ont chuté à l'échelle mondiale et qu'en parallèle, l'accès aux services TIC et leur utilisation ont augmenté. Les services large bande fixes ont enregistré la baisse de prix la plus forte parmi tous les services TIC. Les prix des services mobiles cellulaires ont également continué de baisser progressivement sur la période 2008‑2017, ce qui est cohérent avec la hausse continue du taux de pénétration de la téléphonie mobile cellulaire. Le perfectionnement de la réglementation relative aux TIC et des processus décisionnels a constitué un facteur essentiel de la mise en place de conditions propices à la baisse des prix constatée sur la période 2008‑2017, permettant ainsi que les gains d'efficacité réalisés grâce à une plus grande adoption des TIC bénéficient en partie aux clients.
Certains des pays les plus peuplés au monde, comme le Bangladesh, la Chine et l'Inde, se démarquent en ce qu'ils sont parvenus à des paniers de prix pour les services cellulaires mobiles inférieurs à 3 dollars USD par mois et se classent parmi les 20 pays ayant les prix les plus bas. Certains PMA, parmi lesquels le Bhoutan, l'Ethiopie, le Myanmar, le Népal et le Soudan du Sud, proposent également des offres à moins de 3 dollars USD par mois.
Dans presque tous les pays développés, les prix du large bande mobile sur ordinateur équivalent à moins de 2 pour cent du revenu national brut (RNB) par habitant. A l'échelle de la planète, le prix d'un abonnement large bande fixe d'entrée de gamme a fortement baissé ces dix dernières années, passant d'une moyenne mensuelle de plus de 40 dollars USD en 2008 à 25 dollars USD en 2017.