L'Académie française se résout à la féminisation
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Les Immortels sont sur le point de féminiser les noms de métiers. Mais pourquoi cela a-t-il pris tant de temps?
C'est une petite révolution qui s'annonce sous la coupole de l'Académie française. Dans les tout prochains jours, la vénérable institution va reconnaître officiellement une défaite comme elle en a peu enregistré dans son histoire. Et ce dans un domaine très symbolique : la féminisation des noms de métiers.
Préfète, informaticienne, députée, procureure... Si ces termes ont fini par s'imposer et entrer dans le langage courant, c'est qu'ils ont pour eux plusieurs atouts. D'abord, ils se construisent pour la plupart de manière naturelle : ajout d'un e (avocate), éventuellement d'un accent grave (infirmière), consonne doublée (chirurgienne), recours au suffixe "trice" (acupunctrice) : du classique. Ensuite - on le sait peu -, cette féminisation est conforme à l'histoire de la langue française. "Autrice n'est pas un néologisme : le vocable est attesté jusqu'au XVIe siècle et se construit comme actrice. Ce n'est qu'à partir du XVIIe que les femmes ont été exclues d'un certain nombre de professions et reléguées à la cuisine", explique le linguiste Bernard Cerquiglini, auteur d'un livre drôle et brillant sur le sujet, qu'il a récemment présenté devant l'Association des sciences du langage (1).
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