Collaborer à distance : des pratiques en émergence dans les groupes de femmes
Les groupes de femmes et les organismes communautaires se tournent de plus en plus vers les outils web de collaboration à distance. Les logiciels, plateformes et autres outils de collaboration à distance proposent des fonctionnalités diversifiées, notamment : la discussion en temps réel ou différé, la diffusion audio et vidéo par le web, le vote en ligne, ou encore le partage de documents.
Les motivations budgétaires sont en partie à la base de ce changement. En effet, après des années d’austérité gouvernementale et de coupes budgétaires qui ont réduit les subventions disponibles, les groupes ont commencé à utiliser les outils de collaboration à distance sur le web afin de réduire les coûts, notamment les coûts de déplacement.
Par exemple, collaborer à distance permet aux organismes qui ont des membres réparties sur de vastes territoires de se rencontrer quand elles le souhaitent, même lorsqu’il n’est pas possible de se rassembler en personne. Cela permet aussi à des groupes de femmes de créer des liens avec d’autres organismes ou regroupements qui partagent leurs intérêts, même s’ils ne se trouvent pas dans la même région.
D’autre part, les outils de collaboration à distance représentent un atout intéressant pour soutenir et renforcer les pratiques démocratiques des groupes.
Ne laisser aucune femme derrière - des valeurs de démocratie et d’inclusion
À l’ère d’Internet, les besoins des groupes de femmes se sont transformés. Les outils qui sont à la disposition des groupes se sont également multipliés, mais certains présentent des limites à la participation de toutes.
Les groupes souhaitent donc se doter d’approches qui permettent d’identifier les stratégies et les outils les plus adaptés à leurs besoins. En effet, si plusieurs outils du web permettent de passer au-delà des barrières géographiques, ils peuvent malgré eux contribuer à la création de nouvelles exclusions, notamment chez les femmes en situation de handicap ayant des limitations visuelles, auditives ou motrices.
Comment donc trouver des outils web et mettre en place des pratiques qui respectent les valeurs des groupes de femmes tout en répondant aux besoins concrets de communication et de collaboration à distance par le biais d’Internet ?
Mieux rejoindre les femmes et favoriser l’inclusion de toutes par des bonnes pratiques de collaboration à distance
Avec la collaboration de ses partenaires, le Réseau d’action des femmes handicapées Canada (DAWN-RAFH Canada) et la Fédération des femmes du Québec (FFQ), Co-Savoir (anciennement le CDÉACF) a identifié plusieurs bonnes pratiques de collaboration à distance qui tiennent compte des réalités et des besoins des groupes de femmes en matière d’accessibilité universelle.
Les bonnes pratiques sont présentées sous forme de fiches thématiques. Ces dernières dressent des scénarios de différents contextes de travail collaboratif, ayant chacun son propre processus d’animation. En fonction de chaque scénario, les fiches mettent de l'avant les équipements à privilégier, les modalités de leur utilisation, ainsi que le processus de sélection des outils de conférence web appropriés.
Les groupes peuvent donc se familiariser avec ces conseils, les adapter à leur contexte spécifique et les mettre en pratique pour renforcer et améliorer les collaborations au sein de l'équipe et de leurs instances, avec leurs membres et avec les partenaires. Les fiches thématiques présentent plusieurs scénarios inspirés de situations bien connues des groupes de femmes, entre autres :
- Les assemblées générales;
- Les rencontres de groupe de travail;
- Les réunions de conseil d’administration;
- Les rencontres de réseaux d’organismes.
Les fiches thématiques traitent à la fois des besoins des personnes qui organisent et animent une rencontre à distance, et des besoins de celles qui participent aux rencontres à distance. Certaines pratiques se recoupent, mais d’autres sont spécifiques au rôle occupé pendant l’activité.
En somme, les fiches proposées par Co-Savoir (anciennement le CDÉACF) ont été motivées par un constat récurrent : les bonnes pratiques mises en place et appliquées par un groupe de femmes ou un organisme communautaire ont souvent plus d’impact sur l’expérience de collaboration à distance que les outils technologiques en tant que tels.