Alix : un nouveau service d'Interligne pour les personnes LGBTQ+ victimes de violence

25 juin 2019

Alix : un nouveau service d'Interligne pour les personnes LGBTQ+ victimes de violence

MONTRÉAL, le 21 juin 2019 /CNW Telbec/ - C'est jeudi le 20 juin dernier qu'Interligne lançait son tout nouveau programme, Alix - recenser, soutenir, agir. Ce service, à l'intention des personnes LGBTQ+ victimes de violence, a été réalisé avec l'appui du Ministère de la Justice et est accessible à toutes les personnes LGBTQ+.

Qu'est-ce qu'Alix ?

Alix est un programme mis en œuvre à travers une plateforme web visant à dresser un portrait des violences vécues par les communautés LGBTQ+. Depuis sa fondation, Interligne (anciennement Gai Écoute) est témoin des multiples formes de violence présentes dans nos communautés ; qu'elle soit physique, psychologique, sexuelle, conjugale, institutionnelle ou autres. C'est dans l'esprit de donner une voix aux victimes qu'Alix permet de recenser les situations de violence, de soutenir les victimes et d'agir pour amorcer un changement social quant à nos perceptions et nos façons d'intervenir auprès des personnes LGBTQ+ victimes de violence.

Recenser

En utilisant cette plateforme sécuritaire, les personnes concernées sont invitées à signaler ces situations, dans l'anonymat. Les données recueillies par les situations déclarées seront rendues visibles à l'aide d'une carte interactive qui permet de répertorier la violence vécue, selon les différentes villes du Québec. Ce portrait sera également illustré par la publication d'un rapport annuel, où une analyse statistiques approfondie sera effectuée et rendue disponible gratuitement sur le site web d'Alix.

Soutenir

En plus de donner une voix aux victimes des diverses formes de violence vécues par les communautés LGBTQ+, Alix offre des outils, des pistes d'actions et des ressources. Par l'entremise d'Interligne, Alix offre un accès 24h par jour et 7 jours par semaine à une ligne d'aide, d'écoute et de renseignements. Ces services sont utiles non seulement pour soutenir les victimes, mais aussi pour guider de manière adéquate les personnes qui interviennent auprès de ces dernières.

Agir

Alix vise à rectifier le portrait de la violence au Québec, en recueillant les données directement des personnes qui vivent ces violences. De ces informations pourront être mises en place des pistes de recommandations pertinentes et actuelles afin d'offrir un soutien plus adapté aux besoins des personnes utilisatrices de l'ensemble des services de la province.

« Les personnes LGBTQ+ ne dénoncent pas les violences dont elles sont victimes puisqu'elles ont peur de devoir faire leur coming out auprès des autorités et que ce dernier soit mal reçu » explique Pascal Vaillancourt, directeur général d'Interligne. « Cette réaction est pleinement justifiée puisque de nombreux services ne tiennent pas compte des réalités multiples de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres, ce qui perpétue les micro agressions contribuant à l'exclusion des personnes LGBTQ+ ».

Grâce au Registre des Actes Homophobes créé en 2012 par Interligne, ainsi qu'à de rares études portant sur le sujet, Interligne peut affirmer que les personnes LGBTQ+ sont surreprésentées lorsqu'il est question d'être victimes de violence, mais sous-représentées lorsqu'il est question de déclarer ou d'aller chercher de l'aide dans les services déjà en place. Ces derniers sont plutôt genrés et mal adaptés aux diverses réalités. Par ailleurs, une consultation menée en 2017 par le Conseil québécois LGBT a mis en lumière le fait que les victimes issues de ces communautés utilisent peu les services existants. « Dévoiler les violences sexuelles subies, son orientation sexuelle minoritaire et parfois son identité de genre peut générer un stress énorme et un sentiment de honte chez la personne. Trop souvent, elle n'ira tout simplement pas chercher de l'aide... »

Cette tendance à ne pas porter plainte, par crainte de se faire recevoir de manière inappropriée, mène à une sous-estimation des violences vécues par les personnes LGBTQ+, contribuant ainsi à l'invisibilisation du vécu de nos communautés. Le projet Alix a donc comme but de dresser un portrait représentatif de ces violences vécues au Québec afin de mener des actions concrètes, qu'elles soient initiées par les gouvernements ou les différents services d'aide et d'accompagnement aux victimes.