Chaque élève compte : un nouvel élan pour l’inclusion dans l’éducation à Cali

28 oct 2019

Chaque élève compte : un nouvel élan pour l’inclusion dans l’éducation à Cali

« Pour surmonter les inégalités et l’injustice, nous devons élargir le prisme en agissant sur tous les facteurs qui marginalisent les enfants et les jeunes et qui compromettent leur parcours éducatif. »

Dans son allocution d’ouverture, Stefania Giannini, la Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation a donné le ton du Forum international sur l’inclusion et l’équité dans l’éducation qui s’est tenu à Cali, en Colombie, du 11 au 13 septembre 2019, à l’occasion du 25e anniversaire de la Conférence mondiale de Salamanque.

Appel à un nouvel élan

Tous les élèves doivent être traités de la même manière, quels que soient leurs besoins spécifiques, leurs différences, leur statut et leur genre. Pourtant, 25 ans après l’adoption de la Déclaration de Salamanque, le fait de donner à tous les élèves les mêmes chances de recevoir et de bénéficier d’une éducation demeure un défi majeur partout dans le monde.

Aujourd’hui encore, à travers le monde, 750 millions d’adultes ne savent ni lire ni écrire, et 262 millions d’enfants et de jeunes ne vont pas à l’école.

Nouvel élan pour l’action des gouvernements et des partenaires en faveur de l’inclusion dans l’éducation, le Forum a fourni une plate-forme unique de débat, de partage d’expériences et de création de réseaux. Il a donné l’occasion de concevoir les stratégies nécessaires pour accélérer les progrès engagés à Salamanque en vue de promouvoir des systèmes éducatifs qui fassent de l’inclusion une réalité.

Le Forum a souligné l’urgence de bâtir des systèmes éducatifs faisant de la diversité une force, et dans lesquels tous les élèves sont traités de façon égalitaire.

Chaque élève compte

Comme l’indique le thème « Chaque élève compte », le Forum a été l’occasion de réaffirmer la notion élargie d’inclusion en tant que principe directeur général pour renforcer l’accès équitable à des opportunités d’apprentissage de qualité. Il a évoqué le large éventail de personnes qui pourraient bénéficier de l’inclusion dans l’éducation.

Des personnes souffrant de handicaps, aux enfants et aux jeunes dont l’inclusion est remise en cause par leur état de santé, tels que les filles enceintes et les jeunes mères et les personnes vivant avec le VIH, aux populations autochtones, aux jeunes LGBTI et aux personnes déplacées, l’inclusion est nécessaire pour tous les élèves, dans tous les contextes.

Le Forum a permis aux jeunes directement touchés par les manquements des systèmes éducatifs autour du monde de faire entendre leur voix. « Notre principal objectif devrait être de faire en sorte que chaque enfant puisse grandir pour devenir la personne qu’il rêve d’être sans avoir à subir aucun système d’exclusion », a dit Omar Didi, représentant des jeunes. « Cela ne peut être atteint qu’au travers de l’inclusion dans l’éducation ». Ils se sont demandés pourquoi l’inclusion dans l’éducation comptait pour eux, en invitant le public à prendre part à un sondage en direct sur cette question.

« Parler d’éducation de qualité revient à approcher l’éducation du point de vue de l’inclusion. Il s’agit de reconnaître les enfants, les jeunes et les adolescents en tant qu’apprenants dotés de droits », a dit María Victoria Angulo, Ministre de l’éducation de la Colombie.

« Le fait que les élèves aillent à l’école ne veut pas dire qu’ils soient inclus », a dit João Costa, le Secrétaire d’état auprès du Ministère de l’éducation du Portugal. Le Forum a reconnu, comme il a été conclu à Salamanque, que les écoles intégrant un programme et un environnement inclusifs étaient les moyens les plus efficaces d’atteindre tous les élèves et de bâtir une société inclusive.

À l’école, les enseignants, les professeurs principaux et les administrateurs devraient être habilités et soutenus par les outils et les connaissances nécessaires pour répondre aux différents besoins de leurs élèves dans un environnement libre d’attitudes discriminatoires et de discriminations fondées sur le genre.

Les débats ont souligné la nécessité d’élaborer des cadres législatifs adéquats pour lutter contre les discriminations dans l’éducation et d’investir davantage pour renforcer les capacités nationales en matière de statistiques et de données ventilées sur ce sujet.

Le Forum a débouché sur l’adoption de l’« Engagement de Cali », un document final énonçant les engagements des parties impliquées à accélérer l’action en faveur de l’inclusion dans l’éducation. Lire le document final.

Plus de 450 délégués de plus de 55 pays se sont réunis durant trois jours au Forum organisé par l’UNESCO, en coopération avec le Ministère de l’éducation de la Colombie et la ville de Cali. Y ont participé, entre autres, des responsables gouvernementaux, des experts en éducation et des éducateurs, des chercheurs et des experts, des représentants d’organisations intergouvernementales et non gouvernementales, des partenaires du développement, des représentants de la société civile et des acteurs du secteur privé.