France - Un collectif d'hommes appelle à s'allier aux luttes pour l'égalité et contre le patriarcat

20 nov 2019

France - Un collectif d'hommes appelle à s'allier aux luttes pour l'égalité et contre le patriarcat

Des millions de femmes se battent chaque jour en France contre les violences sexistes et sexuelles. Hommes de différents milieux, âges et convictions, nous souhaitons aujourd’hui leur exprimer notre soutien et notre reconnaissance. A celles qui se lèvent pour prendre la parole, à celles qui n’osent pas, sont silenciées, nous disons ceci : nous vous croyons. Ils n’avaient pas le droit. Ils n’ont toujours pas le droit. Les coupables, ce sont eux.

Nous soulignons la responsabilité pleine et entière des hommes qui les harcèlent, les agressent et les violent, et condamnons ces actes et paroles sans aucune réserve. Nous nous unissons au cri que ces femmes adressent au gouvernement et à la société tout entière : il est temps de mettre fin à l’impunité dont nous bénéficions en tant qu’hommes et de s’emparer enfin pleinement d’un sujet qui compte comme victimes la moitié de notre population. S’en emparer pleinement ne signifie pas simplement faire de la communication, mais se responsabiliser et mettre les moyens dans ce qui était censé être la «grande cause du quinquennat».

Nous marcherons le 23 novembre, et à chaque fois que ce sera nécessaire, contre toutes les oppressions que les femmes subissent.

Nous marcherons le 23 novembre, deux jours avant la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, car nous ne pouvons plus, nous non plus, tolérer le décompte des féminicides. Nous marcherons le 23 novembre à l’appel du collectif #NousToutes pour demander au gouvernement d’allouer spécifiquement à la lutte contre les violences machistes en France 1 milliard d’euros par an.

Nous marcherons le 23 novembre car les violences sexistes et sexuelles, dont les enfants sont également victimes, sont des preuves inacceptables de la domination masculine. Nous sommes convaincus que les mécanismes de domination dont nous, les hommes, sommes les acteurs, perdureront tant que nous ne changerons pas nos comportements et n’interrogerons pas la construction des masculinités et leur toxicité. Nous marcherons le 23 novembre en promettant qu’il ne s’agit pas d’une action ponctuelle pour nous dédouaner. Nous assumons notre responsabilité en tant qu’hommes et nous nous engageons à soutenir quotidiennement les femmes dans le combat contre le patriarcat, tout en gardant en mémoire que notre mobilisation est bien pensée en leur soutien et non à leur place. Nous marcherons le 23 novembre en assumant ce rôle d’alliés car nous avons conscience des privilèges dont nous jouissons et nous voulons les mettre au profit des luttes féministes. Toutefois, nous ne chercherons pas à occuper la place physique et médiatique des principales concernées. Le cortège de tête leur appartient.

Nous appelons les hommes à marcher et à contribuer à la cagnotte en ligne «Réussissons la marche #NousToutes», pour financer l’organisation de cet événement majeur et permettre à chacune et à chacun d’être présent·e.

Pour toutes les personnes subissant des violences sexistes car elles se définissent comme femmes ou sont perçues comme telles par la société, qu’elles soient cis ou trans, quelles que soient leur orientation sexuelle, leur couleur de peau, leurs capacités physiques, sensorielles ou mentales, leur état de santé, leur âge, leur situation financière, leur nationalité ou leur religion, nous marcherons le 23 novembre.

Cette tribune a été initiée par le collectif Féministons-nous.

Signataires : Noël Agossa, président de l’Association des familles de victimes de féminicides, porte-parole du collectif Plus jamais ça ! ; Jacques Baudrier, conseiller de Paris ; Julien Bayou, conseiller régional d’Ile-de-France ; Baptiste Beaulieu, écrivain ; Bernard Bel, Alliance francophone pour l’accouchement respecté ; Benoit Blanc, auteur, comédien ; Lucas Bolivard, cofondateur et cocoordinateur de Meufs, meufs, meufs ; Youcef Brakni, militant des quartiers populaires ; Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris ; Michel Broué, mathématicien ; Clément Cogitore, artiste ; Marco Conti Sikic, artiste, activiste ; Roland Courteau, sénateur ; Nicolas Coyer, traducteur ; Vincent Dedienne, auteur, acteur ; Vikash Dhorasoo, ancien joueur de football, parrain d’Oxfam, président de Tatane ; Djigui Diarra, acteur, réalisateur ; Omar Didi, président du MAG Jeunes LGBT ; Jean-Michel Ducomte, avocat, maître de conférences, membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ; Tim Dup, auteur-compositeur-interprète ; Francis Dupuis-Déri, Institut de recherches et d’études féministes, UQAM ; Jérémy Faledam, coprésident de SOS Homophobie ; Pierre Foldès, cofondateur de l’institut Women Safe ; Sébastien Garcin, auteur, fondateur de la communauté Déconstruction de l’Homme blanc ; Pierre-Yves Ginet, corédacteur en chef du magazine «Femmes ici et ailleurs» ; Matthias Girbig, comédien, auteur, réalisateur ; Hervé Jacquet, producteur ; Michaël Jérémiasz, président de l’association Comme les autres ; Paul Lapierre, comédien, réalisateur ; Yannick Laurent, acteur ; Lyes Louffok, membre du Conseil national de la protection de l’enfance ; Olivier Manceron, médecin à la retraite, écrivain, membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ; Thomas Messias, prof, journaliste ; Laurent Metterie, réalisateur ; Jacques Meyer, trésorier de la Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles, membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ; Giovanni Mirabassi, musicien ; Jean-Michel Monnot, fondateur d’All Inclusive ! ; Cyril Moré, champion paralympique ; Valerio Motta, entrepreneur ; Henri Poulain, réalisateur ; Yves Raibaud, géographe, membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ; Frédéric Robert, entrepreneur ; Maxime Ruszniewski, producteur ; Romain Sabathier, cofondateur d’Intersections, coauteur de le Féminisme pour les nul·le·s ; Bolewa Sabourin, danseur, cofondateur de Loba (exprime-toi) ; Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’homme ; Jean-Pierre Salmona, cardiologue, webmaster de memoiretraumatique.org ; Laurent Sciamma, humoriste ; Patrick Simon, socio-démographe ; Jérôme Soubeyrand, acteur, cinéaste ; Louis-Georges Tin, Premier ministre de l’Etat de la Diaspora Africaine ; Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis ; Yannick Vicente, illustrateur, professeur des écoles ; Martin Winckler, médecin, écrivain ; Jonathan Zaccaï, acteur.