Coup d’envoi en Tunisie de la réunion des défenseurs de l’éducation issus de la société civile
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« Il ne pourrait y avoir d’occasion plus importante pour la société civile de jouer un rôle de premier plan dans la promotion du droit à l’éducation », a déclaré la Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation, Stefania Giannini, à l’ouverture de la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030) à Hammamet, en Tunisie, le 3 décembre 2019. Pendant deux jours, les plus de 150 participants ont discuté des moyens de renforcer l’inclusion et l’équité dans l’éducation en tant que droit humain et bien public.
S’exprimant aux côtés du Ministre de l’éducation de la Tunisie, M. Hatem Ben Salem, et du Président de la Campagne mondiale pour l’éducation, M. Refat Sabbah, elle a dit que la prochaine décennie des ODD nécessitait un plus fort engagement politique, des partenariats consolidés et une vaste mobilisation sociale au-delà de la communauté de l’éducation, pour nous assurer de tenir notre promesse du Programme 2030 de ne laisser personne de côté. Mme Giannini a souligné trois priorités d’action et d’accélération reliées : donner la priorité à l’inclusion dans tous les cadres juridiques, politiques et de planification, autonomiser les enseignants et financer l’éducation en tant que bien public.
La plupart des pays n’étant pas sur la voie de réaliser l’ODD 4 en 2030, le Ministre de l’éducation de la Tunisie, M. Ben Salem, a appelé à redonner à l’éducation sa place en tant que choix stratégique pour toutes les nations, la société civile devant jouer un rôle de premier plan dans cette mobilisation. « Dès que l’éducation est affaiblie, l’extrémisme est renforcé », a-t-il dit, mettant en garde sur le fait que les investissements dans la sécurité et les infrastructures se font aux dépens du secteur de l’éducation, où les résultats ne deviennent visibles qu’à long terme mais sont essentiels pour l’avenir de l’humanité. « J’invite chacun à se mobiliser pour replacer l’éducation en tant que priorité nationale et internationale », a-t-il dit, appelant l’UNESCO à jouer un rôle de chef de file et à façonner une nouvelle vision pour l’éducation.
Encourager une culture de l’inclusion
L’inclusion appelle à transformer les pratiques de l’éducation. « Nous devons sortir des sentiers battus et trouver de nouvelles solutions », a dit Refat Sabbah, le président de la Campagne mondiale pour l’éducation. « L’inclusion suppose une coopération entre les gouvernements et les représentants du secteur de l’éducation dans son sens le plus large, notamment la société civile, afin de moderniser nos curricula pour répondre aux défis contemporains qui se posent à nous. »
Face aux inégalités profondes et aux déplacements forcés, M. Abdelbasset Ben Hassen, le président de l’Institut arabe pour les droits de l’homme, a souligné la nécessité de se pencher sur l’éducation en tant qu’instrument éthique et moyen de sortir de la crise. En partenariat avec le Ministère tunisien de l’éducation et l’UNESCO, l’Institut s’est efforcé de faire de l’éducation la clé de voute de la transition démocratique en Tunisie, en analysant les curricula sous le prisme des droits de l’homme, en formant les décideurs politiques et en créant des clubs sur la citoyenneté dans les écoles.
Changer les mentalités fait partie de la construction d’une culture de l’inclusion. Helen O’Reilly, de Plan International, a présenté les activités menées avec les filles et les garçons pour changer le status quo et en faire des défenseurs de l’égalité des genres dans leurs communautés. Plan collabore avec les gouvernements et les partenaires internationaux sur la planification du secteur de l’éducation sensible au genre, ayant un impact sur l’enseignement, l’apprentissage, les curricula et les environnements scolaires.
« Le dilemme est qu’il ne peut y avoir aucun système scolaire inclusif dans le contexte d’une société qui exclut », a dit Vernor Munoz, ancien rapporteur des Nations Unies sur le droit à l’éducation. « L’inclusion doit faire partie des politiques publiques ». Cela appelle à aider les enseignants à mettre en œuvre quotidiennement l’inclusion, une priorité soulignée par tous les intervenants, en particulier dans le contexte de la révolution numérique. Cela appelle également à faire participer les enfants de façon concrète, notamment les plus marginalisés, à l’élaboration des politiques scolaires, a dit la jeune déléguée de Save the Children Norvège, Beate Oegaard.
La coopération est la clé du succès
M. Refat Sabbah a assuré que la Campagne mondiale pour l’éducation s’employait à renforcer la capacité de la société civile à mettre en œuvre l’ODD 4. « Nous devons élargir la portée de la coopération pour réduire les écarts entre les systèmes éducatifs. Ce n’est qu’en travaillant en réseau que nous pourrons garantir une éducation obligatoire gratuite pour tous et avoir un impact réel sur le développement. »
À la fin de la séance d’ouverture, Mme Giannini a appelé la CCONG « à créer des partenariats autour du plaidoyer, afin de montrer le coût de la privation d’éducation et de renforcer la capacité d’influencer les politiques. » Elle a rendu hommage aux actions de la société civile, affirmant que « des partenariats authentiques doivent être construits avec la société civile – vous avez un rôle clé à jouer pour réaliser le Programme 2030 et ses 17 objectifs ».
La CCONG est le mécanisme clé de l’UNESCO pour les partenariats, le dialogue et la réflexion avec les organisations de la société civile. Elle comprend environ 300 membres allant des organismes nationaux aux coalitions et réseaux régionaux et mondiaux.