Remettre l’éducation sur les rails : l’apprentissage numérique pendant la pandémie de COVID-19
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Organisé dans le contexte des perturbations et de la réponse de l’éducation à la crise de la COVID-19, l’événement phare de l’UNESCO sur les technologies numériques au service de l’éducation (auparavant dénommé « Semaine de l’apprentissage mobile », 12-14 octobre 2020) a mis en lumière les innovations qui permettront l’émergence d’un apprentissage assisté par la technologie. Cette manifestation de trois jours s’est déroulée en ligne pour la première fois, sur le thème « Au-delà de la perturbation de l’éducation : La technologie au service de l’apprentissage futur ». La première journée a été consacrée à la diffusion de politiques d’apprentissage et à l’évaluation de leur efficacité, la deuxième à la présentation de solutions novatrices, et la troisième à la définition de programmes en matière de politiques et de recherche en vue de reconstruire en mieux.
Organisée en partenariat avec l’Union internationale des télécommunications (UIT) et en collaboration avec Ericsson, GIZ, Huawei, Microsoft, Norad et ProFuturo dans le contexte de la plus grande perturbation jamais subie dans le domaine de l’éducation en raison de la pandémie de COVID-19, l’édition 2020 de la Conférence portait sur l’utilisation des solutions d’apprentissage à distance en vue de reconstruire en mieux. Elle s’est penchée sur les répercussions à moyen et long terme de cette crise de l’apprentissage qui a empêché 1,6 milliard d’apprenants d’aller en classe, et sur les défis qui nous attendent. Elle a également mis en avant des pratiques exemplaires et présenté des solutions novatrices pour répondre à la crise.
« La technologie et l’accès à Internet sont des éléments indispensables pour bâtir des systèmes plus résilients, souples et ouverts », a affirmé Stefania Giannini lors de la cérémonie d’ouverture. « Définissons ensemble comment utiliser la technologie pour relever de manière inclusive et équitable ce défi immense. Nous devons maintenant évaluer ce qui n’a pas fonctionné. »
Des politiques efficaces – diffusion de politiques et évaluation de leur efficacité
Après des mois d’expérimentation à grande échelle de l’apprentissage à distance, plusieurs tables rondes accueillant des représentants de haut niveau des organismes des Nations Unies, des ministres et des experts ont tenté de dégager des conseils politiques spécifiques sur la voie à suivre. Lors de la première journée, un débat ministériel a été organisé afin de présenter diverses interventions menées au niveau des pays. Les ministres de l’éducation de la Côte d’Ivoire, de l’Égypte, de l’Éthiopie, de la Finlande et du Soudan du Sud ont décrit les efforts qui ont été déployés à l’échelle nationale pour assurer un apprentissage à distance à un rythme et une échelle sans précédent.
« Cette période exceptionnelle exige des mesures souples et une grande créativité de la part des enseignants », a déclaré Li Andersson, Ministre finlandaise de l’éducation. « Bien que la capacité des enseignants à faire cours en ligne se soit révélée meilleure que prévu, il apparaît clairement que l’apprentissage à distance ne pourra jamais totalement remplacer les cours présentiels. Les écoles sont bien plus que des lieux d’apprentissage. Elles assurent la sociabilité, la sécurité et le bien-être des enfants et des jeunes. »
Gabriel Changson Chang, Ministre de l’enseignement supérieur, de la science et de la technologie du Soudan du Sud, a indiqué qu’un « apprentissage assisté par la technologie pourrait aider à ouvrir des perspectives d’avenir pour l’enseignement supérieur dans le pays. La République du Soudan du Sud espère tirer les enseignements des diverses réponses éducatives apportées à la COVID-19 afin d’éclairer la planification de systèmes d’apprentissage assistés par la technologie qui soient inclusifs et résilients. »
Des solutions innovantes – présentation de solutions novatrices d’apprentissage à distance
Le deuxième jour, des solutions ont été présentées par les sponsors et les membres de la Coalition mondiale pour l’éducation, et des expositions organisées par les fournisseurs de technologie. L’un des temps forts de cette journée a été la présentation d’Edtech consacrée à l’Académie Khan, dont le fondateur, Salman Khan, a partagé son expérience de la mise au point d’outils pédagogiques en ligne pendant la pandémie. « La fracture numérique est l’un des éléments les plus marquants de la crise de la COVID-19. Notre objectif est de construire pour la phase de relèvement. » Barbara Holzapfel, Vice-Présidente de Microsoft Education, a expliqué que « la COVID-19 a accéléré le processus déjà bien entamé de transformation [de l’éducation], et des mutations qui auraient demandé plusieurs années ont été opérées en quelques semaines seulement. D’autre part, l’accélération de cette transformation est aussi l’occasion de repenser l’avenir de l’éducation et de bâtir un système inclusif pour les élèves du monde entier. »
Préparer l’avenir – Définir des programmes en matière de politiques et de recherche pour reconstruire en mieux les systèmes éducatifs
La Conférence s’est conclue en étudiant comment les systèmes éducatifs peuvent sortir de la crise plus forts et plus résistants aux perturbations futures. Les séances de cette journée ont mis en lumière des interventions politiques réussies en Inde et en Finlande, des solutions visant à reconstruire des systèmes éducatifs plus respectueux de l’égalité des genres, et des innovations destinées à faire passer au numérique les contenus éducatifs et la pédagogie. L’événement s’est achevé sur une note positive, avec la réunion d’un groupe de haut niveau qui a défini la voie à suivre, auquel participait notamment la Ministre de l’éducation de l’Équateur. Celle-ci a souligné l’importance d’assurer la « souplesse du système éducatif » pour remédier aux lacunes et aux inégalités dans l’éducation, « afin de répondre aux différentes situations ». Se sont joints à elle des représentants de haut niveau de l’UNESCO, de Dubai Cares, de l’UIT, de la Banque mondiale, de l’UNICEF, de la Fondation ProFuturo et de l’Organisation des ministres de l’éducation des pays du Sud-Est asiatique (SEAMEO).
Dans son allocution de clôture, la Sous-Directrice générale pour l’éducation, Stefania Giannini, a déclaré : « Le changement est possible. L’éducation est une promesse, celle d’offrir aux apprenants des chances égales d’accéder à l’éducation. En revanche, trouver le moyen de remédier à ces inégalités représente toujours un défi. »