L'Internationale de l'Education appelle à une éducation universelle au changement climatique
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S'il n'y avait pas eu la pandémie de Covid-19, les dirigeant·e·s du monde entier seraient en ce moment réuni·e·s à Glasgow pour les derniers jours de la Conférence des Parties de la CCNUCC (COP26). Ces réunions de suivi de l'accord de Paris ont été reportées à 2021 et cela ne doit pas signifier que l'action pour faire face à la crise climatique est suspendue. Il est plus que jamais urgent d’agir.
Depuis trop longtemps, nous assistons aux effets dévastateurs du réchauffement climatique lié à l’activité humaine. Depuis 2000, l'ONU a enregistré plus de 7000 événements météorologiques extrêmes et l'organisme des Nations Unies chargé d'évaluer l’état des connaissances scientifiques sur les changements climatiques, le GIEC, nous a informé·e·s que nous n'avons qu'une décennie pour éviter les conséquences catastrophiques d'une augmentation de 1,5 degré des températures au niveau mondial. Si nous échouons, nous verrons beaucoup plus d'incendies de forêt, d'inondations, de sécheresses et de tempêtes causant des souffrances, des décès, des migrations massives et des troubles, en particulier dans les régions les plus pauvres du monde et dans les communautés les plus vulnérables.
L'éducation est un outil puissant pour aider à éviter une catastrophe climatique. Une éducation de base universelle de qualité pour toutes et tous devrait permettre une réduction de 51,48 gigatonnes d'émissions d'ici 2050. L'éducation des filles est l'une des dix interventions les plus efficaces pour atténuer le changement climatique. Pourtant, l'éducation est trop souvent mise à l'écart lorsqu'il s'agit d'investir dans des solutions pour lutter contre le changement climatique.[1] En outre, trop de systèmes éducatifs ne parviennent pas à enseigner aux étudiant·e·s les causes et l'impact de l’urgence climatique, ainsi que les solutions envisageables.
L'Internationale de l'Education demande que l'éducation au changement climatique soit assurée pour chaque apprenant·e - de l’éducation de la petite enfance à l'éducation des adultes. L'éducation au changement climatique doit être reconnue comme faisant partie intégrante d'une éducation de qualité, donnant aux étudiant·e·s les connaissances, les compétences et les attitudes nécessaires pour agir pour le climat. Les gouvernements doivent financer la mise en œuvre d'une éducation de qualité au changement climatique dans l’ensemble des pays - en veillant à ce qu'elle soit priorisée dans les programmes et à ce que les enseignant·e·s disposent du temps, des ressources, de la formation et du soutien nécessaires.
L'importance de l'éducation au changement climatique est reconnue dans les Objectifs de développement durable (Cibles 4.7, 12.8 et 13.3) et dans l'Accord de Paris (Article 6), mais les progrès vers la mise en œuvre de ces engagements ont été lents. En 2016, seul un tiers des programmes scolaires nationaux faisait référence au changement climatique. Des données plus récentes montrent que l'éducation au changement climatique est parfois incluse dans les programmes, mais pas dans les politiques, la formation des enseignant·e·s ou les évaluations des élèves, ou inversement.[2]
Comme profession enseignante et comme fédération syndicale mondiale, nous devons jouer notre rôle pour éviter une catastrophe climatique. Que ce soit en faisant pression sur nos gouvernements, en partageant les ressources éducatives sur le changement climatique, en rendant nos lieux de travail plus verts ou en dénonçant le déni des changements climatiques, notre activisme est cruellement nécessaire. Il n'y a pas de temps à perdre.
[1] Rapport mondial de suivi sur l’Education 2020.
[2] Rapport mondial de suivi sur l’Education 2020.