50e anniversaire du dépôt au Parlement du Rapport de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada
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Le 7 décembre 2020 - Ottawa (Ontario) – L’honorable Maryam Monsef, ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et du Développement économique rural, a publié aujourd’hui la déclaration suivante :
« Il y a 50 ans aujourd’hui, le Rapport de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada a été déposé au Parlement. Fruit de nombreux mois d’efforts qui ont permis d’approfondir la compréhension des difficultés persistantes vécues par les femmes de partout au Canada, le Rapport contenait 167 recommandations détaillées portant sur les mesures à prendre pour éliminer l’inégalité entre les sexes partout au pays.
La Commission a été créée grâce aux inlassables efforts de défense des droits déployés par des féministes pionnières. Laura Sabia, qui était alors la présidente de la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités, a été la première à en faire la suggestion, en 1966. Elle a mis sur pied une coalition d’organismes de femmes en vue de faire pression sur le premier ministre Lester B. Pearson pour qu’il établisse une commission. Elle a promis de réunir deux millions de femmes sur la Colline du Parlement, en guise de protestation si le gouvernement n’agissait pas. Doris Anderson, rédactrice en chef du magazine Châtelaine, a consacré d'innombrables articles à la demande de création d'une commission et a mené une campagne de pression publique, mobilisant les femmes de tout le pays. Judy LaMarsh, seule femme du Cabinet au moment de la création de la Commission, a milité publiquement et à la table du Cabinet pour que le gouvernement prenne des mesures. Le travail de ces femmes et de nombreuses autres a finalement convaincu le gouvernement d’établir une Commission royale.
La Commission a été présidée par Florence Bird. Il s’agissait de la première fois dans l’histoire du Canada qu’une femme présidait une Commission royale. Parmi les autres commissaires, on retrouvait Lola Lange, Jeanne Lapointe, Doris Ogilvie, Elsie MacGill, Jacques Henripin et John Humphrey. Le Rapport a été déposé au Parlement le 7 décembre 1970.
Ce rapport a mis en lumière les inégalités auxquelles les femmes devaient faire face et il a fourni des solutions concrètes pour y remédier. Il se penchait sur un vaste éventail de sujets, regroupés par thèmes, notamment les femmes et la société, les femmes et l’économie canadienne, l’éducation, les femmes et la famille, la pauvreté, la participation des femmes à la vie publique, l’immigration et la citoyenneté, et le droit pénal et les contrevenantes. Il a sensibilisé la population canadienne et a lancé d’importantes discussions sur les inégalités entre les sexes et la discrimination qui touchait les femmes. Par conséquent, le Canada a mis en place d’importants changements qui ont amélioré la vie des femmes, entre autres l’introduction du congé parental, l’offre de moyens de contraception et de choix relatifs à la reproduction ainsi que l’amélioration pour les femmes des possibilités en matière d’éducation. Lorsque le rapport a été déposé, il n'existait pas de refuges pour femmes ; dans les années qui ont suivi, des refuges se sont ouverts dans tout le pays, offrant un lieu sûr aux femmes confrontées à la violence et à leur famille.
Malgré ces réalisations, le Rapport n’aborde pas certains des défis les plus pressants qu’il fallait relever à l’époque et auxquels nous continuons de faire face aujourd’hui. La violence fondée sur le sexe était alors, et demeure, l’un des obstacles les plus persistants à l’égalité entre les sexes, et beaucoup trop de femmes et de personnes allosexuelles subissent de la violence perpétrée par des étrangers et des proches. Les personnes LGBTQ2, qu’on ne mentionne pas dans le Rapport, continuent de subir une discrimination inacceptable. Bien que nous puissions célébrer les progrès réalisés en ce qui concerne l’élargissement des droits et possibilités des femmes, nous devons reconnaître que ces progrès n’ont pas été réalisés de façon égale. Les femmes noires, autochtones, racialisées et handicapées continuent de subir de la discrimination aujourd’hui et n’ont pas bénéficié à parts égales des changements constatés ces 50 dernières années.
Notre gouvernement s'est fixé comme priorité de faire progresser l’égalité entre les sexes et il continue de faire avancer les recommandations formulées dans le Rapport. Nous avons réalisé des investissements historiques dans les services de garde d’enfants grâce à la création de 40 000 places partout au pays et nous avons prolongé le congé parental pour permettre à un plus grand nombre de femmes d’entrer sur le marché du travail et d’y rester. Dans le discours du Trône, nous nous sommes engagés à créer un système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à l’échelle du Canada afin de donner aux parents l'accès à des services de garde d'enfants abordables et de grande qualité. Nous avons aussi accordé des fonds pour offrir des occasions de formation et des programmes de recrutement qui permettent d’accroître la participation des femmes dans des domaines non traditionnels et bien rémunérés, comme la science, la technologie, l’ingénierie et les métiers.
Des générations de féministes, de militantes et de chefs de file du Canada ont contribué, et continuent de contribuer, à faire avancer les recommandations du Rapport. Solide et dynamique, notre mouvement de femmes a permis de créer un élan soutenu favorable aux changements recommandés dans le Rapport et à d’autres changements. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le gouvernement accorde un financement sans précédent à des groupes de femmes et à des organismes œuvrant à l’atteinte de l’égalité. Notre gouvernement reconnaît qu'investir dans ces organisations est le meilleur moyen de faire progresser l'égalité. Depuis 2015, nous avons multiplié par cinq le financement direct de ces partenaires fiables afin de leur permettre de poursuivre leur travail essentiel.
Nous reconnaissons également que, lorsque les personnes qui nous dirigent sont davantage représentatives de la diversité du Canada, tout le monde y gagne. Au moment du dépôt du Rapport à la Chambre des communes, une seule femme y occupait un siège. Aujourd’hui, on compte 100 députées. Nous avons atteint la parité femmes-hommes au Sénat, comparativement à 2015 où il y avait seulement 36 % de sénatrices. Nous avons aussi nommé le tout premier cabinet paritaire du Canada. Pour conserver les progrès réalisés à ce jour et aller encore plus loin, nous avons créé Femmes et Égalité des genres Canada, le premier ministère en bonne et due forme à se consacrer à l’avancement des femmes et des personnes de tous les genres.
La période que nous vivons est l’une des plus difficiles que notre pays a dû affronter. La pandémie de COVID-19 a frappé les femmes le plus durement, beaucoup d'entre elles ayant perdu leur emploi et assumant davantage de travail non rémunéré. Les femmes représentent aussi la majorité des personnes qui sont en première ligne de la lutte contre la COVID-19. Mais nous ne permettrons pas à cette pandémie de faire reculer les progrès ou de renverser les acquis durement gagnés par les femmes au Canada. Cette crise a fait ressortir et a exposé au grand jour bon nombre des inégalités avec lesquelles les femmes et les personnes vulnérables sont aux prises, et nous ne ménagerons aucun effort pour y remédier à mesure que nous redressons la situation avec plus de vigueur et de résilience. Conformément à ce qui a été annoncé dans le discours du Trône, le gouvernement élaborera un Plan d’action pour les femmes dans l’économie afin d’aider un plus grand nombre de femmes à retourner sur le marché du travail et d’assurer une réponse féministe et intersectionnelle à cette pandémie et à cette relance.
Aujourd’hui, j’encourage les Canadiennes et les Canadiens à souligner cet anniversaire en offrant une marque d’appréciation aux femmes d’influence de leur communauté, de leur famille et de leur milieu de travail, et à rendre hommage aux féministes dont la lutte a offert plus de possibilités au reste d’entre nous. Accordons aussi une attention particulière à la contribution des femmes aux horizons diversifiés, y compris les femmes racialisées, les immigrantes et nouvelles arrivantes, les femmes handicapées et les Autochtones, ainsi qu’à l’apport des femmes qui travaillent en première ligne de la lutte contre la pandémie. Prenons le temps de réfléchir aux progrès réalisés à ce jour et déterminons comment chacune et chacun d’entre nous peut les protéger et en faire un tremplin. »