Contrer l’invisibilité systémique des femmes, une situation aggravée par la crise sanitaire : l’urgence d’une relance économique inclusive

23 fév 2021

Contrer l’invisibilité systémique des femmes, une situation aggravée par la crise sanitaire : l’urgence d’une relance économique inclusive

Source: 

G13

À quelques semaines du dépôt du budget, les 20 groupes et regroupements provinciaux féministes membres du G13 joignent leurs voix pour demander au gouvernement d’inclure et d’impliquer les femmes dans sa relance économique post-COVID. « En plus de mener leurs revendications spécifiques à leurs secteurs d’intervention et aux femmes représentées, les groupes membres du G13 font front commun pour exiger une relance économique féministe », souligne Graciela Mateo, co-porte-parole du G13. Rassemblées en conférence de presse devant les bureaux du premier ministre, les co-porte-paroles ont martelé l’importance de combattre l’invisibilisation des femmes et de leur travail.

« La pandémie a accentué les inégalités liées au genre et aux facteurs tels que la race, la situation économique, le handicap, l’orientation sexuelle et les différents éléments intersectionnels de nos expériences, explique Marie Josèphe Pigeon, co-porte-parole du G13. Il faut prendre acte des effets genrés multidimensionnels de la pandémie, particulièrement dans les domaines de la santé, de la violence fondée sur le genre, de la sécurité économique et de l’autonomisation des femmes. L’impact de la COVID sur les conditions de vie et de travail des femmes noires dans le domaine du soin est un exemple éloquent, surtout les expériences des femmes demandeuses d’asile travaillant dans les CHSLD. Il est donc essentiel de centrer la relance économique autour des besoins et des expériences de celles qui se trouvent aux marges ».

Pour combattre efficacement le processus d’invisibilisation des femmes – aggravé par la crise sanitaire – les membres du G13 réclament que l’analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) soit une priorité gouvernementale. « L’ADS+ doit être une condition préalable à l’élaboration des lois, règlements, politiques, plans d’action et budgets du gouvernement, martèle Karine-Myrgianie Jean-François, co-porte-parole du G13. Les politiques fiscales doivent être évaluées en fonction de leurs impacts sur toutes les femmes, surtout celles qui sont les plus aux marges. De plus, des mesures doivent être prises et mises en place afin de réaliser les droits de toutes ».

Le regroupement a ainsi déposé un mémoire dans le cadre des consultations prébudgétaires dans lequel il émet quatre recommandations, notamment celles d’investir dans la santé et la sécurité des femmes, mises en péril par la pandémie, et de renforcer le filet social grâce à des mesures fiscales progressives pour le financement de programmes sociaux, de services publics et en soutien aux groupes d’action communautaire autonome. « Il est également essentiel que la relance tienne compte des enjeux spécifiques et systémiques au recul de l’emploi des femmes, consécutifs à la crise économique et sanitaire, explique Yasmina Drissi, co-porte-parole du G13. On ne peut se contenter d’un énième budget focalisant sur les secteurs d’emploi où les hommes sont surreprésentés, surtout pas au détriment de mesures réellement inclusives favorisant la mixité en emploi ».

Pour informations et demandes d’entrevues :
Éliane Legault-Roy, relationniste
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