Les métiers spécialisés affichent des revenus prometteurs en début de carrière, mais les femmes gagnent encore en moyenne deux fois moins que les hommes

17 mar 2021

Les métiers spécialisés affichent des revenus prometteurs en début de carrière, mais les femmes gagnent encore en moyenne deux fois moins que les hommes

OTTAWA, ON, le 16 mars 2021 /CNW/ - Aujourd'hui, le Conseil de l'information sur le marché du travail (CIMT) et l'Initiative de recherche sur les politiques et l'éducation (IRPE) ont publié les conclusions de leur nouveau projet de recherche conjoint qui décrit en détail les revenus en début de carrière des titulaires de certificats de métiers spécialisés du Canada. Ce rapport révèle notamment que les femmes sont concentrées dans les métiers moins rémunérateurs et, par conséquent, gagnent beaucoup moins que les hommes dans l'ensemble ainsi que dans les mêmes grandes catégories de métiers.

Le rapport -- Combien gagnent-ils? Nouveaux résultats sur les revenus en début de carrière des titulaires de certificat de métier -- analyse les revenus tirés de la Plateforme longitudinale entre l'éducation et le marché du travail (PLEMT) de Statistique Canada, en mettant l'accent sur les personnes qui détiennent une certification dans les métiers désignés Sceau rouge, qui ont des normes nationales communes et représentent 75 % de toutes celles qui obtiennent une certification. Cette nouvelle recherche intervient à un moment où les emplois dans les métiers spécialisés ont rebondi au-dessus des niveaux pré-pandémiques et où les pénuries de main-d'œuvre dans les métiers spécialisés sont déjà redevenues un problème.

« En fournissant de nouvelles données sur les revenus en début de carrière des personnes qui obtiennent une certification dans les métiers spécialisés, notre recherche peut en aider d'autres à prendre des décisions essentielles en matière de formation, d'éducation et de carrière surtout lorsque ces résultats s'ajoutent à notre étude précédente sur les revenus des diplômés postsecondaires », a déclaré Ross Finnie, professeur à l'Université d'Ottawa et directeur de l'IRPE et auteur principal du rapport.

Voici les principales conclusions du rapport :

  • Les métiers désignés Sceau rouge offrent un avantage sur le plan des revenus. Les personnes qui exercent un métier désigné Sceau rouge gagnent, en moyenne, 64 000 $ la première année, comparativement à 55 500 $ pour les métiers non désignés Sceau rouge. Les personnes certifiées dans les « métiers de la mécanique » gagnent le plus d'argent au cours de leur première année (76 500 $), suivis de près par les « métiers de l'électricité » (74 200 $).
  • Dans les métiers spécialisés, les femmes gagnent en moyenne deux fois moins que les hommes. Dans tous les métiers désignés Sceau rouge, au cours de la première année suivant l'obtention du certificat, les femmes gagnent en moyenne 47 % du salaire des hommes, et 46 % huit ans plus tard.
  • Les femmes sont surreprésentées dans la catégorie des métiers la moins rémunératrice. Les femmes représentent moins de 10 % de tous les détenteurs de certificats du Sceau rouge et, dans chaque catégorie de titulaires de certificats, elles représentent moins de 2,5 %. L'exception est la catégorie « autre » -- la catégorie de revenu la plus faible, qui comprend les coiffeuses, les cuisinières et les boulangères -- où les femmes constituaient plus de 65 % de cette main-d'œuvre, et où les revenus commencent à 31 800 $ la première année.
  • Les différences de revenus entre les sexes se situent même au sein d'une même grande catégorie de métiers. Lorsqu'on examine les grandes catégories de métiers, l'écart de revenu le plus important entre les hommes et les femmes se situe dans la catégorie « autre », où les femmes gagnent 54 % du salaire des hommes. L'écart de revenu le plus faible se trouve dans la catégorie des « métiers mécaniques », où les femmes gagnent 89 % du salaire des hommes.
  • Les personnes qui terminent leur apprentissage ont des revenus plus élevés. Les résultats montrent que les personnes qui terminent leur apprentissage gagnent environ 9 à 10 % de plus que les personnes qualifiées dans un métier après l'obtention d'un certificat, à partir de 65 600 $ la première année.
  • Les hommes titulaires d'un certificat d'une école de métiers ont des revenus parmi les plus élevés. Les femmes titulaires d'un certificat d'une école de métiers ont des revenus semblables (31 500 $) à ceux des femmes détenant un certificat de niveau collégial (32 500 $) ou un diplôme de niveau collégial (32 100 $) dans leur première année suivant l'obtention du certificat, mais inférieur aux revenus des femmes détenant un baccalauréat (39 600 $). Par ailleurs, les hommes titulaires d'un certificat d'une école de métiers gagnent plus (70 500 $) que les titulaires d'un certificat ou d'un diplôme de niveau collégial ou d'un baccalauréat universitaire (37 200 $, 40 500 $ et 42 800 $) au cours de leur première année suivant l'obtention du certificat ou du diplôme, mais les écarts se rétrécissent au cours des années suivantes, surtout avec les baccalauréats universitaires. Toutefois, il s'agit de moyennes générales, et les revenus varient considérablement selon les catégories de métiers et les domaines d'études, ainsi que selon les personnes au sein de chaque type de spécialisation.

« Ces fortes tendances en matière de rémunération démontrent à quel point les métiers spécialisés peuvent constituer un cheminement de carrière attrayant pour de nombreuses personnes », a déclaré Steven Tobin, directeur exécutif du CIMT. « Notre rapport reconnaît les écarts de rémunération considérables entre les hommes et les femmes qui, entre autres facteurs, peuvent contribuer à expliquer pourquoi peu de femmes participent aux métiers. »

« Le choix d'une carrière est l'une des décisions les plus importantes que les gens peuvent prendre, mais cela peut souvent ressembler à un acte de foi. Disposer de données solides sur les revenus d'emploi est extrêmement important pour les étudiants et les étudiantes, mais aussi pour les établissements postsecondaires, les employeurs et les décideurs. Le Conseil de l'information sur le marché du travail est une source fiable à cet égard et un précieux partenaire pour l'ensemble du secteur collégial. Compte tenu des pénuries de main-d'œuvre dans de nombreux métiers spécialisés, nous sommes particulièrement heureux que le CIMT se soit associé à l'Initiative de recherche sur les politiques de l'éducation pour se concentrer sur les revenus des titulaires de certificat de métier pour cette dernière étude », a déclaré la présidente-directrice générale de Collèges et Instituts Canada, Denise Amyot.

Le rapport s'inscrit dans le cadre des travaux en cours du CIMT visant à fournir aux Canadiens et aux Canadiennes un accès à de l'information opportune, fiable et accessible sur le marché du travail. Ce rapport est un complément au rapport du CIMT-IRPE de l'an dernier sur les revenus des diplômés postsecondaires. Pour télécharger la recherche complète et consulter tous les rapports antérieurs, visitez https://lmic-cimt.ca/fr/.

Méthodologie de la recherche
L'analyse est basée sur la Plateforme longitudinale entre l'éducation et le marché du travail (PLEMT) de Statistique Canada, qui relie l'information anonymisée des personnes participant à des programmes d'apprentissage au Canada à des données fiscales. Le projet de recherche couvre toutes les personnes qui ont reçu leur certification de 2008 à 2016, mais le rapport se concentre sur celles qui ont reçu leur certification en 2009. Nous avons suivi leur revenu annuel de la première année complète suivant la certification jusqu'en 2017. Cependant, la PLEMT ne contient pas d'information sur les emplois occupés. Par conséquent, les revenus déclarés reflètent leur revenu, peu importe l'endroit où elles travaillent après avoir reçu leur certification.