Éducation aux médias et à l'information : un prérequis pour stimuler l’engagement en matière de changement climatique

18 mar 2021

Éducation aux médias et à l'information : un prérequis pour stimuler l’engagement en matière de changement climatique

Tandis que le monde combat la désinfodémie sur le COVID-19, une autre vague de désinformation liée au climat existe depuis longtemps et ne doit pas être oubliée. Comprendre la science climatique élémentaire, l’influence de chacun sur le climat et celle de ce dernier sur l’ensemble de la société requiert des compétences dans le domaine de l’information, des médias et des technologies. C’est d’autant plus vrai à l’ère du numérique. L’élaboration de politiques, la sensibilisation et d’autres formes d’intervention pour lutter contre le changement climatique ne peuvent se dérouler en dehors de la sphère médiatique et de l’information.

L’éducation aux médias et à l’information (EMI) précède la culture scientifique. L’association de l’EMI et de la culture scientifique peut permettre à tout citoyen de contribuer à la lutte contre le changement climatique.

L’UNESCO a créé une série de graphiques fournissant des informations et des conseils pratiques pour lutter contre le changement climatique dans la vie quotidienne grâce à l’EMI. Ces supports abordent divers sujets, tels que le « greenwashing » (pratiques trompeuses de différentes industries pour sembler plus vertes qu’elles ne le sont réellement), l’empreinte carbone de l’Internet et l’éco-messagerie. Consultez et téléchargez ces ressources en cliquant sur ce lien.

Les habitudes en ligne d’un individu peuvent sembler minimes du point de vue du réchauffement climatique, mais la même action de la part d’un million de personnes peut avoir un effet considérable. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), plus de la moitié de la population mondiale utilisait l’Internet fin 2019. On observe que l’empreinte carbone réduite d’un e-mail ou d’une simple recherche Internet cesse d’être négligeable lorsqu’elle est multipliée par plusieurs milliards. Se désabonner des lettres d’information indésirables ou empêcher les applications mobiles de lire automatiquement des contenus multimédia sont des gestes simples qui permettent de limiter l’émission inutile de gaz à effet de serre. Pourtant, ces gestes ne sont pas si évidents pour tous.

Toutes les compétences permettant de comprendre le fonctionnement du changement climatique, ses effets ainsi que les tentatives pertinentes pour le limiter s’inscrivent dans l’éducation scientifique, souvent appelée « sensibilisation au changement climatique ». Ces compétences acquises sont souvent apportées grâce aux médias et aux technologies numériques. Elles sont donc étroitement liées aux compétences EMI. Les citoyens manquant de compétences EMI sont davantage réceptifs au climato-scepticisme et aux affirmations non vérifiées qui prennent diverses formes dans les médias en ligne et hors ligne. Cela entraîne une faible acceptation de la science du changement climatique ainsi qu’une ignorance des mesures que nous pouvons prendre individuellement ou collectivement. Le rejet non informé de la science du changement climatique, assez courant dans le débat public actuel, constitue un obstacle majeur et peut être combattu grâce à l’EMI.

Les médias et les entreprises technologiques jouent un rôle essentiel d’éducation et d’information des citoyens dans ce domaine. Les organes de presse et le flux d’informations sur les plateformes numériques de communication alertent sur l’urgence de la crise, transmettent des informations clés sur le climat et dévoilent le climato-scepticisme ainsi que d’autres théories du complot. Il est donc primordial que les citoyens sachent dans quelles conditions ces informations et contenus en ligne sont produits, à quelles fins et quelles sont leur origine. L’EMI est également essentielle pour les journalistes souhaitant s’appuyer sur des faits et des preuves pour traiter du climat.

Les médias et l’information permettent aux citoyens et aux décideurs d’accéder à des données fiables pour faire des choix éclairés quant à la consommation et à l’empreinte carbone. Ils peuvent ainsi adapter ou modifier leurs attitudes et comportements afin d’éviter toute action ou politique susceptible d’exacerber la crise, grâce à des informations factuelles. Ils disposent donc du bagage nécessaire pour lutter de manière proactive contre le changement climatique et contribuer à renforcer la confiance publique dans la science.

Par l’intermédiaire de l’Agence européenne pour l'information et le conseil des jeunes, l’UNESCO a soutenu le développement du concept d’éducation aux médias et à l’information, qui appelle à :

  1. Sensibiliser à l’importance de vérifier les informations relatives à la protection de l’environnement et de faire attention à leur source ;
  2. Fournir les outils et les ressources nécessaires à la vérification des sources, au repérage des fausses informations et à la diffusion responsable de données sur l’urgence climatique ;
  3. Encourager les individus à s’informer sur les dernières actualités, faits et études concernant l’urgence climatique et sur les mesures à prendre à différents niveaux.