Littératie au Québec : un bilan qui s’améliore, des enjeux qui persistent

29 mar 2021

Littératie au Québec : un bilan qui s’améliore, des enjeux qui persistent

Montréal, le 24 mars 2021 – Dans le cadre de la deuxième édition de l’événement AlphaRéussite, le Fonds de solidarité FTQ et la Fondation pour l’alphabétisation ont dévoilé aujourd’hui une mise à jour de l’étude « La littératie comme source de croissance économique » (Langlois, 2018), qui se penchait sur l’impact socioéconomique du retard du Québec en matière de littératie. Trois ans plus tard, l’économiste Pierre Langlois fait le point sur la situation et démontre une légère amélioration de la situation chez les 16 à 65 ans.

Selon des projections réalisées sur la base des données du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) de 2012, le pourcentage d’individus de 16 à 65 ans ayant des enjeux de littératie serait passé de 53,2 % en 2012 à 46,7 % en 2020. Cette amélioration du niveau de littératie des Québécois est notamment attribuable au vieillissement la population, aux progrès continus réalisés en matière de lutte au décrochage et de raccrochage scolaire et à une augmentation du nombre de diplômés collégiaux et universitaires.

Avec un tel résultat, le Québec améliore de façon manifeste son bilan en littératie, mais avec près d’une personne sur deux qui doit composer avec des enjeux de littératie, les défis du Québec demeurent importants, notamment dans un contexte de transformation numérique et technologique de l’économie.

Les projections réalisées par M. Langlois révèlent par ailleurs qu’un bon nombre d’aînés québécois (65 ans et plus) n’arrive pas à atteindre un niveau 3 en littératie (64,5 %). Ces faibles résultats s’expliquent par un niveau de scolarité plus faible que les plus jeunes générations et par une perte de compétences en littératie au fil des années.

Citations

« Je tiens à saluer l’implication de la Fondation pour l’alphabétisation pour son travail colossal et remarquable en matière de lutte contre l’analphabétisme. Même si des défis restent à relever, le Québec a amélioré son bilan en littératie, nous en avons la preuve aujourd’hui grâce au dévoilement des résultats de la mise à jour de l’étude. On doit continuer à travailler ensemble pour favoriser la mise en place d’outils et de formations qui permettront d’intégrer les personnes qui s’éloignent du marché du travail, et dont nous avons tant besoin. En rehaussant les compétences en littératie, on fait progresser l’inclusion sociale et l’emploi et cela a un effet direct sur le bien-être économique et social de l’ensemble des Québécoises et Québécois ! »
M. Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie

« Les défis engendrés par la pandémie et qui touchent les travailleurs québécois, on les vit de près, à la Fondation pour l’alphabétisation. Depuis mars 2020, on enregistre une hausse importante des demandes pour nos services de référencement Info Apprendre et Info-Alpha pour obtenir une formation. Un autre phénomène dont nous sommes témoins est la hausse d’appels provenant d’aînés qui souhaitent développer leurs compétences de base en littératie numérique. Ceci étant dit, nous avons besoin d’alliés pour outiller l’ensemble des citoyens québécois dans leur démarche d’apprentissage, peu importe leurs besoins. »
André Huberdeau, président de la Fondation pour l’alphabétisation

« Chaque personne a besoin d’un niveau de littératie adéquat pour obtenir un bon emploi et chaque entreprise a besoin de travailleurs et de travailleuses qualifiés pour réussir. Ce sera encore plus vrai au cours des prochaines décennies alors que les transformations numérique, technologique et énergétique modifieront en profondeur notre économie et le marché du travail. Tout en continuant d’investir en éducation et en formation continue, il faudra aussi penser à accompagner les entreprises et leurs travailleurs dans ces transformations afin que personne ne soit laissé en marge. »
Serge Cadieux, premier vice-président au développement du marché de l’épargne et au centre de formation économique, Fonds de solidarité FTQ

« Améliorer la littératie des Québécois est un enjeu de société qui nous concerne tous. Nous devons poursuivre les efforts pour améliorer le bilan. Il en va de notre avenir collectif. Il en va de notre capacité, comme société qui se veut progressiste, de maintenir l’égalité des chances pour tous. Savoir lire et écrire, c’est la base pour être en mesure de participer au débat démocratique et pour s’épanouir sur les plans personnel et professionnel. »
Brian Myles, directeur, Le Devoir

« On constate que le bilan en littératie au Québec s’améliore en raison du vieillissement de la population, de l’augmentation du taux de diplomation 7 ans au secondaire et de la croissance du nombre de diplômés universitaires. »
Pierre Langlois, économiste et auteur de « La littératie comme source de croissance économique »