Stérilisations imposées : un pan douloureux de l'histoire des femmes des Premières Nations et Inuit

24 sep 2021

Stérilisations imposées : un pan douloureux de l'histoire des femmes des Premières Nations et Inuit

Révoltant, inconcevable, inacceptable et d’une profonde injustice… Les mots manquent pour décrire la pratique irrespectueuse qu’ont subie de trop nombreuses femmes des Premières Nations et Inuit au Québec, sans leur consentement, une réalité révélée au grand jour lors d’un reportage diffusé à l’émission Enquête, ce soir.

Alors que les récits de nos femmes, de nos sœurs et de nos filles sont enfin considérés, l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) et la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL) urgent le gouvernement québécois de prendre des mesures en la matière en collaborant étroitement avec les Premières Nations et les Inuit.

Dans l’émission, on indique notamment « qu’une dizaine de femmes atikamekw, innues et cries affirment avoir subi une stérilisation permanente sans l’avoir demandé ou sans y avoir consenti de manière libre et éclairée. Des stérilisations non consenties seraient survenues à La Tuque, à Val-d’Or, à Sept-Îles, à Québec et à Montréal, sur une période de près 40 ans, des années 1980 jusqu’à tout récemment ».

« Le gouvernement du Québec a refusé de prendre part aux travaux lancés par le Canada en 2018 pour discuter, entre autres, de la situation de la stérilisation forcée au pays, sous prétexte que la santé est de compétence provinciale et qu’aucun cas n’avait été rapporté. Le problème, c’est qu’il n’a pris aucune mesure pour recueillir des renseignements sur cette pratique, ni pour s’assurer qu’elle n’est plus en vigueur au Québec, et encore moins pour apporter une certaine justice aux victimes. La gravité des gestes commis partout au pays mérite clairement une attention plus importante du gouvernement québécois, au-delà de tout processus bureaucratique », a réclamé Ghislain Picard, chef de l’APNQL.

« La CSSSPNQL mène une recherche sur le consentement libre et éclairé et les stérilisations imposées chez les femmes des Premières Nations et Inuit afin de recueillir des données à ce sujet, à laquelle collaborent plusieurs organisations des Premières Nations et Inuit et dont la direction scientifique est assurée par la professeure Suzy Basile, à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. J’invite toutes les personnes croyant avoir subi une telle expérience à partager leur témoignage, en toute confidentialité, jusqu’au 31 octobre prochain », a fait savoir le président du conseil d’administration de la CSSSPNQL, Derek Montour.

Tous les détails de cette importante recherche sont disponibles au sterilisationsimposees.cssspnql.com. Par ailleurs, de l’information sur les droits des usagers et les recours en matière d’accès et de qualité des services de santé et des services sociaux se trouve sur le site Web de la CSSSPNQL.