Mettre fin à l'épidémie du VIH/sida ne passe pas par la fermeture d'organismes communautaires

4 oct 2021

Mettre fin à l'épidémie du VIH/sida ne passe pas par la fermeture d'organismes communautaires

MONTRÉAL, le 29 sept. 2021 /CNW Telbec/ - La Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA) déplore que des organismes communautaires de lutte contre le VIH/sida soient mis sous respirateur artificiel à cause d'un sous-financement chronique de la part de l'Agence de la Santé publique du Canada (ASPC).

Au niveau fédéral, le financement de la lutte contre le VIH n'a pas changé en dollars absolus depuis 2003. Ce qui représente environ 75% du montant en dollars d'aujourd'hui. Ainsi, le nombre de projets financés par l'ASPC diminue d'année en année du fait que les coûts de réalisation d'un projet ne cessent d'augmenter. Alors qu'il prétend intensifier la lutte contre le VIH afin d'atteindre les objectifs de l'ONUSIDA menant à l'éradication de cette pandémie sur le territoire canadien d'ici 2025, le Canada s'assure plutôt de réduire le nombre de ressources qui travaillent en ce sens.

« L'impact des décisions de l'ASPC, dans le cadre des appels à soumission 2021 pour le Fonds d'initiatives communautaires (FIC) et le Fonds de réduction des méfaits (FRM), fait en sorte que plusieurs organismes membres de la COCQ-SIDA, bien enracinés dans leurs communautés et aux expertises variées, se trouvent victimes de ce sous-financement chronique » de dire Ken Monteith, directeur général de la COCQ-SIDA. « La situation est encore plus grave dans le contexte de sous-financement au niveau provincial. »

Les organismes qui perdront leur financement le 1er avril 2022 sont clairs sur l'impact de ces décisions. « Nous allons devoir réduire notre effectif d'intervenant·es de façon très importante, au point de devoir considérer la fermeture de l'organisme, » dit Charlène Aubé de l'organisme IRIS Estrie, à Sherbrooke. Pour d'autres organismes, le non-financement de leur projet entraînera des réductions importantes dans leurs activités. Deux grandes régions -- l'Estrie et le Centre du Québec -- n'auront aucun financement fédéral à partir du 1er avril 2022, ouvrant ainsi la porte à des pertes de ressources pour ces régions. On peut se demander si cette manière de faire constitue une indication de l'intensification de la lutte contre le VIH.

La COCQ-SIDA ne remet pas en question la valeur des projets qui ont été recommandés pour le financement ; nous sommes convaincus que les demandes déposées dans ces concours représentaient les réels besoins des communautés afin de lutter contre le VIH, le VHC et les autres ITSS ainsi que de réduire les méfaits liés à la consommation de drogues. Le problème est ce sous-financement chronique qui fait en sorte que la valeur de leur engagement diminue avec le temps.

Dans un contexte où des comités de la Chambre des communes recommandent un rehaussement important du budget alloué à la lutte contre le VIH, le VHC et les autres ITSS, il est temps que les organismes communautaires, reconnus comme étant incontournables à la réponse au VIH, au VHC, et aux autres ITSS au Canada, soient financés adéquatement si le Canada veut respecter ses engagements en vue de l'élimination du VIH et du VHC sur son territoire.

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