L’Assemblée générale des Nations Unies réaffirme sa volonté d’agir de concert pour mettre fin à la traite des personnes

25 nov 2021

L’Assemblée générale des Nations Unies réaffirme sa volonté d’agir de concert pour mettre fin à la traite des personnes

Les Etats membres des Nations Unies ont adopté lundi une déclaration dans laquelle ils manifestent leur « ferme volonté politique » d’agir « résolument et de concert » pour mettre fin au « crime odieux » de la traite des personnes, où qu’il se produise.

Cette déclaration a été adoptée au début d’une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies pour évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d'action mondial de lutte contre la traite des personnes. Cette réunion se déroule lundi et mardi au siège de l’ONU, à New York.

Dans un discours devant les Etats membres, le Président de l’Assemblée générale, Abdulla Shahid, a noté que malgré les progrès réalisés, la traite des personnes persiste et il a appelé à rester vigilant.

Il a rappelé que la traite des êtres humains prive des millions de personnes dans le monde de leur dignité et de leur liberté. « Elle mine la sécurité nationale, fausse les marchés et enrichit les criminels et les terroristes », a-t-il dit.

Selon le Président de l’Assemblée générale, il faut continuer à améliorer les capacités de prévention et de lutte contre la traite des personnes. Et il faut s’attaquer aux causes profondes qui facilitent la traite en premier lieu.

Il a estimé également qu’il fallait donner la priorité à une « approche centrée sur les victimes et les survivants ». Selon lui, grâce à la collaboration, il est possible de mettre en place des cadres juridiques et politiques solides, d’autonomiser les défenseurs des droits humains et d’améliorer l'accès des victimes à la justice.

La pandémie de Covid-19 a retardé les efforts de lutte contre la traite des personnes

La Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a également estimé qu’une action mondiale « renouvelée et revigorée contre ce crime est plus que jamais nécessaire ».

« Les crises mondiales, y compris la pandémie continue de COVID-19, ont retardé les progrès du Programme de développement durable à l'horizon 2030, y compris des objectifs importants sur la prévention et la lutte contre toutes les formes de traite des personnes. Cela augmente la souffrance des victimes », a-t-elle dit dans un discours.

« Les rescapés de la traite dans de nombreux pays ont rencontré de plus grandes difficultés pour accéder à un abri, à de la nourriture, à des soins de santé, à une aide juridique et à d'autres services essentiels », a-t-elle ajouté. « Dans le même temps, les autorités chargées de l'application des lois sont confrontées à des défis supplémentaires pour détecter la traite des êtres humains, compte tenu des restrictions de voyage et de mouvement liées à la pandémie ».

Dans leur déclaration politique, les Etats membres réaffirment « dans les termes les plus énergiques qu’il importe de renforcer l’action collective que les États Membres mènent pour mettre fin à la traite des personnes ».

Ils s’engagent « à nouveau à prévenir la traite des personnes, notamment en menant des campagnes d’éducation et de sensibilisation ciblées » et réaffirment leur volonté de régler les problèmes sociaux, économiques, culturels, politiques et autres qui exposent les personnes à la traite.

La traite frappe démesurément les femmes et les enfants

Les Etats membres se disent gravement préoccupés par la forte persistance de la traite des femmes et des enfants et constatent que la traite les frappe démesurément. Ils demandent à l’ensemble des États Membres d’adopter de nouvelles lois ou de modifier les lois existantes et de mettre en place des politiques, des programmes et d’autres mesures d’ensemble permettant de prévenir la revictimisation des femmes et enfants victimes de la traite et de fournir une assistance et une protection adaptées dans l’intérêt supérieur de l’enfant.

Dans leur déclaration politique, les Etats expriment leur solidarité avec les victimes et les rescapés et s’engagent « à prendre les mesures appropriées pour assurer l’accès à la justice et la protection des victimes de la traite, lesquelles ne devraient pas être subordonnées à leur participation à des procédures pénales, en tenant compte de la législation nationale ».

En outre, ils s’engagent à poursuivre l’action engagée pour incriminer la traite des personnes sous toutes ses formes et à renforcer la coopération et la coordination entre les États Membres dans les pays d’origine, de transit et de destination afin de déstabiliser et de démanteler les réseaux criminels impliqués dans ces crimes.