Journée internationale de l’éducation 2022 - Changer de cap pour transformer l’apprentissage

26 jan 2022

Journée internationale de l’éducation 2022 - Changer de cap pour transformer l’apprentissage

Alors que nous célébrons la quatrième Journée internationale de l’éducation, le monde se trouve à un tournant. Des inégalités flagrantes, une planète abîmée, une polarisation croissante et l’impact dévastateur de la pandémie de COVID-19 nous placent devant un choix générationnel : poursuivre sur cette voie non durable ou changer radicalement de cap.

Depuis deux ans, la pandémie de COVID-19 perturbe les systèmes éducatifs à travers le monde, touchant plus durement les apprenants les plus vulnérables. Elle a accentué les inégalités et aggravé la crise éducative qui préexistait. Les perturbations constatées sont allées d’aucune fermeture de classes dans une poignée de pays à plus d’un an de fermeture dans d’autres. Le manque de connectivité et d’équipements a empêché au moins un tiers des apprenants de poursuivre l’apprentissage à distance.

Aujourd’hui, malgré le variant Omicron, les écoles sont ouvertes dans la plupart des pays grâce à la mise en place de protocoles sanitaires et de programmes de vaccination. Les conséquences en termes de perte d’apprentissage, de santé, de bien-être et de décrochage scolaire risquent cependant d’être considérables. Faire de l’éducation un bien public prioritaire est essentiel pour éviter une catastrophe générationnelle et permettre une reprise durable. Pour être plus résilients, équitables et inclusifs, les systèmes d’éducation doivent se transformer, utiliser la technologie au profit de tous les apprenants et s’appuyer sur les innovations et les partenariats qui ont émergé tout au long de cette crise.

Un nouveau contrat social pour l’éducation

Pour transformer l’avenir, il faut d’urgence rééquilibrer nos relations les uns avec les autres, avec la nature ainsi qu’avec la technologie qui imprègne notre vie, et qui offre des possibilités inégalées tout en soulevant de sérieuses préoccupations sur les plans de l’équité, de l’inclusion et de la participation démocratique. Alors qu’elle est essentielle pour fixer le cap vers un monde plus juste et plus durable, l’éducation n’a pas rempli ses promesses vis-à-vis de millions d’enfants, de jeunes et d’adultes en les exposant davantage à la pauvreté, à la violence et à l’exploitation.

Le récent rapport mondial de l’UNESCO sur les Futurs de l’éducation, intitulé Repenser nos futurs ensemble : un nouveau contrat social pour l’éducation, appelle à une transformation majeure de l’éducation pour réparer les injustices du passé et améliorer notre capacité d’agir ensemble pour un avenir plus durable et plus juste. Le rapport propose des réponses à trois questions fondamentales : Que devons-nous conserver des pratiques éducatives ? Que devons-nous abandonner ? Et que devons-nous réinventer ?

Ce nouveau contrat social est fondé sur une conception réaffirmée mais élargie de l’éducation en tant que droit de la personne, qu’entreprise publique et que bien commun. Pour redéfinir nos relations les uns avec les autres, ce contrat encourage des pédagogies coopératives et solidaires qui privilégient la diversité et le pluralisme. Il requiert des compétences scientifiques et numériques pour lutter contre la propagation de la désinformation et la division qui gangrènent toutes les sociétés. Pour redéfinir notre relation avec la planète, l’apprentissage doit inculquer aux élèves les mentalités et les compétences nécessaires pour apprendre à en prendre soin, par le biais de l’éducation au développement durable.

Le rôle des enseignants est vital : ils sont au cœur du renouveau de l’éducation. La pandémie nous a rappelé plus que jamais à quel point ils sont irremplaçables. Le fait d’offrir aux enseignants une reconnaissance et un soutien professionnel pour les encourager à collaborer et à innover influera fortement sur les futurs de l’apprentissage. Enfin, nous devons redéfinir notre relation avec la technologie en nous assurant, en premier lieu, que les outils numériques bénéficient à tous et soient au service de tous, à commencer par les plus marginalisés. La transformation numérique doit s’articuler autour de l’inclusion et de la qualité.

Donner aux enseignants plus de moyens d’action, renforcer le financement et offrir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie sont des conditions indispensables pour créer un nouveau contrat social. Mais placer l’éducation au cœur de la transformation et la rendre utile à chaque individu nécessite un changement politique et sociétal débouchant sur le renforcement des fonctions publiques de l’éducation en tant qu’entreprise commune. Cela exige un vaste mouvement qui rassemble les gouvernements, la société civile, les éducateurs, les élèves et les jeunes, afin de mobiliser notre intelligence collective pour repenser nos futurs ensemble, en prenant appui sur des actes de courage, de créativité, d’intérêt pour autrui et de résistance qui sèment autant de graines d’espoir.