Les travailleurs temporaires trop «captifs» de leur emploi pour apprendre le français
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Malgré les efforts du gouvernement pour étendre la francisation aux immigrants au statut temporaire, ceux-ci font face à un trop grand nombre d’obstacles à l’obtention d’un niveau de français qui leur permettrait de fonctionner dans la vie de tous les jours. Cette situation fait d’eux une « main-d’œuvre captive » et rend difficile, voire impossible, le rêve de certains de s’établir de manière permanente au Québec, démontre une étude qualitative de l’Université Laval.
« Suivre des cours de français quand on travaille à temps plein, en pleine pénurie de main-d’œuvre et avec la pression de faire plus d’heures, c’est extrêmement lourd », indique la professeure en travail social Stéphanie Arsenault, qui a présenté au congrès de l’ACFAS les résultats préliminaires d’une étude réalisée avec ses collègues de l’Université Laval. « Et pour ceux qui ont des enfants, c’est un défi extrêmement grand. »
Elle cite le cas d’un soudeur travaillant dans une usine de Québec, interrogé dans le cadre de l’étude, qui travaille de 15 h à minuit, se couche vers 2 h du matin après avoir pris une bouchée et se retrouve en cours de français le lendemain de 8 h 15 à 12 h 15. « Il nous disait : “Moi fatigué, moi trop fatigué, moi tellement fatigué…” Il dort quatre heures par nuit et n’a le temps pour rien d’autre », rapporte Mme Arsenault.
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