Les travailleurs temporaires trop «captifs» de leur emploi pour apprendre le français

20 mai 2022

Les travailleurs temporaires trop «captifs» de leur emploi pour apprendre le français

Malgré les efforts du gouvernement pour étendre la francisation aux immigrants au statut temporaire, ceux-ci font face à un trop grand nombre d’obstacles à l’obtention d’un niveau de français qui leur permettrait de fonctionner dans la vie de tous les jours. Cette situation fait d’eux une « main-d’œuvre captive » et rend difficile, voire impossible, le rêve de certains de s’établir de manière permanente au Québec, démontre une étude qualitative de l’Université Laval.

« Suivre des cours de français quand on travaille à temps plein, en pleine pénurie de main-d’œuvre et avec la pression de faire plus d’heures, c’est extrêmement lourd », indique la professeure en travail social Stéphanie Arsenault, qui a présenté au congrès de l’ACFAS les résultats préliminaires d’une étude réalisée avec ses collègues de l’Université Laval. « Et pour ceux qui ont des enfants, c’est un défi extrêmement grand. »

Elle cite le cas d’un soudeur travaillant dans une usine de Québec, interrogé dans le cadre de l’étude, qui travaille de 15 h à minuit, se couche vers 2 h du matin après avoir pris une bouchée et se retrouve en cours de français le lendemain de 8 h 15 à 12 h 15. « Il nous disait : “Moi fatigué, moi trop fatigué, moi tellement fatigué…” Il dort quatre  heures par nuit et n’a le temps pour rien d’autre », rapporte Mme Arsenault.

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