Lancement de la Stratégie gouvernementale intégrée pour contrer la violence sexuelle, la violence conjugale et Rebâtir la confiance 2022-2027
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QUÉBEC, le 20 juin 2022 /CNW Telbec/ - Dans le but de mieux accompagner les personnes victimes de violence sexuelle et de violence conjugale, la ministre déléguée à l'Éducation et ministre responsable de la Condition féminine, Mme Isabelle Charest, a présenté aujourd'hui la nouvelle Stratégie gouvernementale intégrée pour contrer la violence sexuelle, la violence conjugale et Rebâtir la confiance 2022-2027. Elle était en compagnie de l'adjointe parlementaire de la ministre de la Sécurité publique, Mme Isabelle Lecours. Cette stratégie comprend 58 actions et représente un investissement total de plus de 462 millions de dollars sur cinq ans.
La Stratégie intégrée en violence poursuit la réponse gouvernementale au rapport Rebâtir la confiance, en plus d'assurer le renouvellement de la Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles 2016-2021 et la mise en œuvre d'actions complémentaires en matière de violence conjugale. Ce sont 18 ministères et organismes gouvernementaux qui ont travaillé de concert pour offrir une réponse cohérente à la violence sexuelle et à la violence conjugale. Rappelons qu'un an après le dépôt du rapport Rebâtir la confiance, 120 recommandations sur 190 avaient déjà été prises en charge par le gouvernement. La Stratégie vise notamment à poursuivre cette démarche.
Plus de soutien pour les ressources communautaires
Au premier chef, les investissements serviront au rehaussement des services offerts dans les organismes communautaires spécialisés. Le gouvernement reconnaît ainsi l'expertise des organisations venant en aide aux personnes victimes de violence conjugale et à leurs enfants, de même qu'aux auteurs de ces violences, ainsi qu'aux personnes victimes de violence sexuelle.
Trois axes d'intervention
Les principaux objectifs de la Stratégie intégrée en violence sont de contrer la violence sexuelle et la violence conjugale et de mieux intervenir auprès des personnes victimes et des auteurs. Plusieurs des actions prennent en considération les réalités spécifiques de différents groupes, par exemple les femmes immigrantes ou racisées, des Premières Nations et inuites. Le gouvernement du Québec reconnaît aussi que ces violences peuvent être perpétrées contre des garçons, des hommes ou des personnes de la diversité sexuelle et de genre.
Les 58 actions de la Stratégie s'organisent autour de trois axes.
- Le premier concerne la prévention, la sensibilisation et le dépistage, et est assorti d'investissements de plus de 86 M$. En plus des campagnes de sensibilisation, il est proposé de soutenir de nombreuses initiatives dans le domaine, notamment dans les milieux de l'éducation et de l'enseignement supérieur.
- Le deuxième axe s'articule autour de l'intervention psychosociale, médicale, judiciaire, policière et correctionnelle. Les investissements de plus de 370,5 M$ permettront notamment de consolider et de développer de nouvelles maisons d'aide et d'hébergement d'urgence et de 2e étape en violence conjugale, de soutenir les personnes qui souhaitent sortir de la prostitution, de consolider le financement des organismes venant en aide aux personnes victimes d'agression sexuelle et ceux venant en aide aux hommes ayant des comportements violents. Cet axe contient aussi des actions qui visent à améliorer l'expérience des personnes victimes autant à l'intérieur qu'à l'extérieur du système judiciaire, notamment en intégrant mieux les services, et de faire évoluer les pratiques policières dans le domaine.
- Le troisième axe s'intéresse au développement des connaissances, de la formation et du partage de l'expertise. Ce volet, associé à des investissements de 5 M$, vise notamment à assurer la cohérence de la formation offerte aux intervenantes et intervenants, tenant en compte les réalités des différentes clientèles, et à produire des portraits statistiques de la situation.
Un soutien particulier pour les femmes et les filles des Premières Nations et inuites
Par ailleurs, la Stratégie intégrée en violence propose 11 actions pour répondre aux besoins propres aux femmes et aux filles des Premières Nations et inuites. Ces actions, qui incluent un volet autochtone ou qui sont propres aux populations autochtones, s'inscrivent notamment en réponse au rapport de la Commission d'enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec : écoute, réconciliation et progrès (commission Viens).
Citations :
« Depuis son entrée en poste, notre gouvernement a déployé des efforts colossaux pour lutter contre la violence sexuelle et la violence conjugale. Les investissements record de 951 millions de dollars depuis 2018 témoignent de l'importance accordée à ce dossier. Avec la nouvelle Stratégie, en collaboration avec mes collègues, nous poursuivons notre réponse au rapport Rebâtir la confiance et nous pérennisons les actions entreprises depuis presque quatre ans. Nous allons continuer de placer les victimes et leurs besoins au centre de nos préoccupations : il s'agit d'un principe essentiel à nos yeux. J'ai confiance que, grâce aux efforts concertés entre les ministères et organismes gouvernementaux et les partenaires sur le terrain, nous allons réussir à faire reculer la violence faite aux femmes, pour une société plus sécuritaire et plus égalitaire ».
Isabelle Charest, ministre déléguée à l'Éducation et ministre responsable de la Condition féminine
« Le gouvernement du Québec a fait de l'accompagnement des personnes victimes de violence sexuelle et de violence conjugale une priorité nationale. Il est primordial que les personnes victimes puissent se sentir soutenues, écoutées, accompagnées et surtout en sécurité tout au long de leur parcours dans le système de justice. Durant trop longtemps, elles ont été les dernières considérées dans le processus judiciaire. Leurs besoins et leurs réalités sont désormais au cœur du processus, au centre des décisions. Nous travaillons tous dans un objectif commun, celui de permettre aux personnes victimes de reprendre le contrôle de leur vie. Les efforts se poursuivront. »
Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice et procureur général
« Je suis particulièrement touchée par la question de la violence conjugale. J'ai le désir de contribuer à la guérison et à la reconstruction des victimes. Je suis heureuse d'avoir pu participer à titre d'adjointe parlementaire au processus qui a mené à l'annonce de cette nouvelle stratégie. Je joins donc ma voix à celle de mes collègues pour affirmer mon soutien à toutes les personnes victimes de violence sexuelle ou de violence conjugale. »
Isabelle Lecours, adjointe parlementaire de la ministre de la Sécurité publique
Faits saillants :
- La majorité des actions de la Stratégie intégrée en violence font suite au rapport Rebâtir la confiance. Au total, 166 recommandations trouvent réponse dans la Stratégie intégrée en violence ou par d'autres interventions gouvernementales.
- Par souci de complémentarité, les actions de la présente Stratégie ont été élaborées et seront mises en œuvre en prenant en considération les autres interventions gouvernementales en vigueur concernant ces problématiques. Pensons notamment aux suivantes :
- le Plan d'action gouvernemental 2021-2026 en réponse aux recommandations de la commission spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineurs - Briser le cycle de l'exploitation sexuelle ;
- les Actions prioritaires pour contrer la violence conjugale et les féminicides 2021-2026 ;
- le Plan d'action spécifique pour prévenir les situations à haut risque de dangerosité et accroître la sécurité des victimes 2020-2025 ;
- le Plan d'action gouvernemental en matière de violence conjugale 2018-2023 ;
- le Programme visant la lutte contre le harcèlement psychologique ou sexuel dans les milieux de travail ;
- la Loi visant la création d'un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale.
- Les travaux d'élaboration et de mise en œuvre des actions de la présente Stratégie s'inscrivent également en cohérence avec d'autres interventions gouvernementales à plus large portée en cours et à venir, dont :
- S'engager pour nos enfants - les premières étapes de mise en œuvre des recommandations de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (commission Laurent) ;
- le Plan d'action gouvernemental en matière d'action communautaire 2022-2027 : engagés pour nos collectivités (PAGAC).