Littératie au Québec : un portrait préoccupant malgré la progression
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Montréal, 8 septembre 2022 – 46 % de la population n’atteindrait pas le niveau 3 des compétences en littératie en 2022. C’est ce que démontre une nouvelle étude1 dévoilée aujourd’hui par la Fondation pour l’alphabétisation à l’occasion du lancement de sa campagne annuelle qui s’animera cette année sous le thème Le pouvoir de lire et d’apprendre.
Ainsi, bien qu’une amélioration de près de 7 % par rapport à 2012 soit observée, le constat actuel implique des conséquences néfastes sur le bien-être d’un nombre considérable d’individus ainsi que sur le potentiel de croissance social et économique de l’ensemble de la société québécoise.
Rappelons que le niveau 3 en littératie correspond notamment à la capacité de comprendre des textes plus longs et denses, puis à en interpréter correctement le sens ou encore, à effectuer des liens adéquats entre les différentes idées qu’il contient.2
Combler le « trou de diplomation » qui sépare les garçons des autres étudiants
Réalisée par l’économiste Pierre Langlois, l’étude révèle également que des avancées importantes pourraient être réalisées en colmatant l’écart considérable de diplomation secondaire qui place les garçons (80 %) près de 10 points de pourcentage derrière les filles du Québec (88 %) et les garçons du reste du Canada (87 %).
En solutionnant cette problématique, il serait possible de soustraire 12 500 individus au bassin de population qui présente des enjeux de littératie et d’apprécier un gain économique annuel de 165 millions $ sur le produit intérieur brut (PIB) du Québec.
En effet, le taux de diplomation a un impact direct sur le niveau de littératie. Concrètement, 85 % des individus sans diplôme secondaire n’atteignent pas le niveau 3 de compétences en littératie. En comparaison, 63 % des individus qui détiennent un diplôme secondaire n’atteignent pas le niveau 3, ce qui représente une amélioration de plus de 20 points de pourcentage. Cette tendance se poursuit d’ailleurs aux cycles supérieurs.
Le pouvoir de lire et d’apprendre
Depuis plus de 30 ans, la Fondation pour l’alphabétisation œuvre à bâtir une société hautement alphabétisée, au bénéfice de tous. Du 8 septembre au 20 octobre, elle déploie sa campagne annuelle dans l’espace public, sur le Web ainsi que sur ses plateformes numériques (Facebook et LinkedIn) afin de rappeler à tous ceux et celles concernés qu’ils ont le pouvoir de s’améliorer et de progresser, tant au niveau de la lecture et de l’écriture que de leur carrière. Pour les aider à changer leurs vies, les programmes et services Info Alpha et Info Apprendre leur sont accessibles en ligne ou au 1 888 488-3888.
Citations
« Mesurer les enjeux de littératie par des données probantes au Québec est essentiel afin que la société puisse saisir toute l’ampleur de ce phénomène encore omniprésent aujourd’hui. Ce qui est plus important encore, c’est de mettre de l’avant l’existence et l’accessibilité de solutions qui s’offrent à tous ceux et celles qui souhaitent améliorer leurs capacités, comme Info Alpha et Info Apprendre. »
-André Huberdeau, président du C.A., Fondation pour l’alphabétisation
« Les enjeux de littératie ont des conséquences sur la capacité des individus à progresser dans leur carrière, sur leur niveau de revenu ainsi que sur leur accès à la diplomation. Il se forme alors une spirale de vulnérabilité sociale et économique de laquelle il est très difficile de sortir. D’où l’importance de réaliser que le problème du niveau de littératie du Québec n’est pas individuel, mais plutôt collectif. »
-Pierre Langlois, économiste
1 Le financement de l’étude a été permis grâce à un partenariat entre la Commission des partenaires du marché du travail et le Centre des Compétences futures pour soutenir le développement de la main-d’œuvre au Québec.
2 Ministère de l’Éducation du Québec, PEICA, Compétences de niveau 3