Une enquête codirigée par deux professeurs de l’UQAM dévoile les idéaux intimes et amoureux au Canada
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Le 8 février 2023 – La relation romantique exclusive a-t-elle encore la cote en 2023 ? Les Canadiens et Canadiennes souhaitent-ils s’investir sexuellement avec une seule personne ? Les résultats de l’enquête menée auprès de 4 000 individus à travers le pays, dans le cadre du projet Mapping Contemporary Love and Intimacy Ideals in Canada – Cartographier les idéaux amoureux et intimes au Canada (MACLIC) basé à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), dévoilent les idéaux en matière de relations intimes.
La romance ne s’effrite pas chez les adultes en relation intime : « Les résultats montrent que les Canadiens et Canadiennes en relation intime ont exprimé un attachement plus prononcé à l’exclusivité romantique par rapport à l’exclusivité sexuelle comme idéal de configuration relationnelle, explique Chiara Piazzesi, professeure au Département de sociologie de l’UQAM et chercheure principale du projet MACLIC. L’exclusivité romantique signifie un arrangement dans lequel on a une relation affective, intime et engagée avec une personne à la fois tandis que l’exclusivité sexuelle désigne une entente ou un arrangement dans lequel on limite ses contacts sexuels à une seule personne. »
Faits saillants pour les personnes dans une relation intime
- 81 % des personnes en relation intime ont indiqué l’exclusivité romantique comme leur idéal, alors que 70 % des personnes en relation intime ont indiqué l’exclusivité sexuelle comme leur idéal.
- Parmi les personnes dans une relation monogame ou exclusive, 90 % ont indiqué l’exclusivité romantique comme leur idéal et 79 % ont indiqué l’exclusivité sexuelle comme leur idéal.
- Parmi les personnes dans une relation non monogame ou non exclusive,
- 16 % ont indiqué l’exclusivité romantique comme leur idéal et 6 % ont indiqué l’exclusivité sexuelle comme leur idéal.
Parmi les personnes hétérosexuelles en relation intime, 91 % ont indiqué l’exclusivité romantique comme leur idéal, alors que 83 % ont indiqué l’exclusivité sexuelle comme leur idéal.
- Les femmes hétérosexuelles ont été proportionnellement plus nombreuses que les hommes hétérosexuels à indiquer l’exclusivité romantique (95 % contre 85 %) et l’exclusivité sexuelle comme leur idéal (87 % contre 76 %).
Parmi les personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles, pansexuelles ou queers qui étaient en relation intime, 55 % ont indiqué l’exclusivité romantique comme leur idéal, alors que 36 % rapportent l’exclusivité sexuelle comme leur idéal.
- Les femmes lesbiennes, bisexuelles, pansexuelles ou queers (LBQ+) ont été proportionnellement plus nombreuses que les hommes gais, bisexuels, pansexuels ou queers (GBQ+) à indiquer l’exclusivité romantique (65 % contre 41 %) et l’exclusivité sexuelle (43 % contre 30 %) comme leur idéal.
Parmi les personnes non binaires en relation intime, 36 % ont indiqué l’exclusivité romantique comme leur idéal, alors que 24 % ont indiqué l’exclusivité sexuelle comme leur idéal.
« Comparativement aux idéaux d’exclusivité romantique qui varient peu selon les tranches d’âge des adultes canadiens en relation intime, l’idéal d’exclusivité sexuelle s’accentue au fil des années. En effet, pour 87 % des répondants et répondantes âgés de 65 ans et plus, l’exclusivité sexuelle est idéale, contre 66 % des jeunes entre 18 à 24 ans », précise la professeure Piazzesi.
Faits saillants pour les personnes célibataires
Parmi les 3 900 adultes canadiens qui ont rapporté leur statut relationnel, près d’une personne sur trois (29 %) s’est déclarée célibataire. De ce nombre, trois célibataires sur dix fréquentaient une ou plusieurs personnes.
- Parmi les adultes célibataires qui ne fréquentaient personne, 89 % ont indiqué l’exclusivité romantique comme leur idéal et 79 % ont indiqué l’exclusivité sexuelle comme leur idéal.
- Parmi les adultes célibataires qui fréquentaient une ou plusieurs personnes, les deux tiers ont indiqué l’exclusivité romantique comme leur idéal et seulement 51 % ont indiqué l’exclusivité sexuelle comme leur idéal.
- Les adultes célibataires qui ne fréquentaient personne ont été proportionnellement plus nombreux à indiquer la cohabitation avec un.e partenaire comme l’arrangement relationnel idéal comparativement aux adultes célibataires qui en fréquentaient une ou plusieurs (57 % contre 46 %).
Les célibataires hétérosexuels sont plus susceptibles de considérer l’exclusivité romantique et sexuelle comme leur idéal comparativement aux célibataires issus de la communauté LBGTQ+, et ce, indépendamment de leur genre. Les femmes célibataires sont toutefois plus susceptibles de considérer l’exclusivité romantique et sexuelle comme leur idéal.
Description de l’échantillon
Plus de 4 000 Canadiens et Canadiennes âgés de 18 ans et plus ont rempli le sondage MACLIC entre février et juin 2022. Parmi celles-ci, environ 58 % sont des femmes, 36 % des hommes, et 5,4% des personnes non binaires.
Les statistiques quant à l’orientation sexuelle, le statut relationnel des personnes répondantes et la représentation des groupes d’âge peuvent être fournies sur demande.
Le projet MACLIC et son équipe
MACLIC est un projet de recherche financé pour 5 ans par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et basé à l’UQAM. L’objectif est de documenter et décrire les attitudes individuelles courantes à l’égard de différentes conceptions de l’intimité, tout comme les ententes et les logiques au sein des relations amoureuses chez la population canadienne. Ce projet de recherche fournira des données inédites sur des aspects de la vie quotidienne, telles les idées et les pratiques dans la sphère intime, qui jouent un rôle crucial dans notre bien-être personnel et collectif.