Lutte contre la pauvreté - Grande manifestation pour exiger un changement de cap du gouvernement

24 mai 2023

Lutte contre la pauvreté - Grande manifestation pour exiger un changement de cap du gouvernement

Près de 1000 personnes ont pris la rue ce mardi à Québec pour exiger un changement de cap du gouvernement du Québec en matière de lutte contre la pauvreté. La manifestation s’est terminée devant l’Assemblée nationale, avec l’assemblage d’un casse-tête géant et le dévoilement d’un message destiné aux parlementaires : « La pauvreté n’est pas une fatalité. Donnons-nous les moyens de l’éliminer! »

« Moi, je suis peut-être pauvre dans mes poches, mais je suis riche d’expériences pis c’est pas vrai que je vais m’écraser devant le gouvernement qui fait comme si j’existais pas. » (Johanne Gagnon, citoyenne de Québec)

UN CHANGEMENT DE CAP NÉCESSAIRE ET URGENT

Jusqu’au 30 juin, le gouvernement du Québec mène une consultation publique en vue du quatrième plan de lutte contre la pauvreté, qui est attendu en 2024.

« Comme les trois premiers plans d’action gouvernementaux n’ont permis que de timides avancées, un changement de cap s’impose, lance le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Serge Petitclerc. Un changement de cap d’autant plus nécessaire que la lutte contre la pauvreté semble être le dernier des soucis du gouvernement actuel, ce qu’il nous a démontré encore une fois avec son dernier budget.

Le Collectif participe à la consultation publique et invite toute la population à le faire. Mais il veut aussi se faire entendre dans la rue et s’adresser directement à l’ensemble des parlementaires. C’est pourquoi il a organisé la manifestation d’aujourd’hui, qui a rassemblé près de 1000 personnes venues de presque toutes les régions du Québec et qui s’est conclue avec l’assemblage d’un casse-tête géant portant ce message : « La pauvreté n’est pas une fatalité. Donnons-nous les moyens de l’éliminer! »

« Pour pousser ce gouvernement à présenter un quatrième plan d’action ambitieux, qui vise enfin l’élimination de la pauvreté, nous savons que nous avons du chemin à faire, que nous devrons maintenir la pression, poursuit Serge Petitclerc. Mais nous savons aussi que, tôt ou tard, il devra reconnaître pleinement les droits des personnes en situation de pauvreté, dont plusieurs sont bafoués, notamment le droit à un revenu décent. Le mépris doit cesser! »

(Voir ci-dessous les 5 recommandations du Collectif pour un plan de lutte contre la pauvreté ambitieux.)

PRISES DE PAROLE / CITATIONS

En plus de Serge Petitclerc, cinq personnes ont pris la parole devant l’Assemblée nationale à la fin de la manifestation.

Rosalie Dupont : Table d’action contre l’appauvrissement de l’Estrie (TACAE) :

« Aujourd’hui, nous sommes descendus à deux autobus de l’Estrie. On sait qu’il y des gens de presque toutes les régions du Québec ici présentement : Bas-Saint-Laurent, Centre-du-Québec, Côte-Nord, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mauricie, Gaspésie, Chaudière-Appalaches, Lanaudière, Montérégie, Laurentides, Capitale-Nationale, Montréal, Estrie. Nous sommes ici pour rappeler au gouvernement l’importance d’écouter les personnes en situation de pauvreté et les organisations qui les représentent pour bien comprendre leur réalité, et ce, dans toutes les régions. Et pour lui rappeler que c’est tout le monde au Québec, peu importe où il habite, qui devrait avoir droit à un revenu décent, à du logement social, à du transport collectif, à des services publics de qualité. »

Marie-Anne Casselot, Fédération des femmes du Québec :

« Plus de la moitié des Québécoises doivent vivre avec moins 30 000 $ de salaire annuel. Éliminer réellement la pauvreté veut dire écouter les femmes et prendre des actions concrètes afin que chaque personne puisse avoir des conditions de vie décentes. Il faut que le gouvernement renforce notre filet social pour qu’aucune femme ne soit laissée derrière. »

Magali Picard, présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) :

« Un Québec sans pauvreté c’est un Québec où toutes et tous peuvent vivre dans la dignité sans se soucier de devoir choisir entre nourrir sa famille, payer ses médicaments ou son loyer. Malheureusement ce n’est pas ce que le gouvernement de la CAQ nous propose actuellement. Ce qu’il faut c’est un salaire minimum décent, des logements abordables, des conditions de travail qui permettent de concilier la vie de famille et la vie professionnelle et des services de santé accessibles sans crainte de se ruiner. »

Véronique Laflamme, FRAPRU :

« Le coût du logement qui augmente rapidement partout au Québec pèse lourdement sur le budget des locataires et contribue à leur appauvrissement. Le FRAPRU constate que le fossé se creuse entre l’offre du marché privé et la capacité de payer des ménages locataires à modeste ou à faible revenu. La situation est carrément intenable pour les ménages à faible revenu. Résoudre cette crise durablement ne se fera pas simplement en augmentant l’offre de logements, mais en augmentant massivement l’offre de logements sociaux, sans but lucratif, les seuls qui puissent demeurer abordables de façon pérenne. Le logement social, c’est un outil puissant de lutte à la pauvreté et on ne peut pas s’en passer. »

Johanne Gagnon, citoyenne de Québec :

« Moi, j’ai la chance d’avoir une place dans un logement social. Pis même avec cette chance-là, je trouve ça difficile d’arriver à chaque mois parce que les prix à l’épicerie ont pas d’allure! Quand je me mets à la place des gens qui n’ont pas un logement social pis qui dépensent 40-50-60 ou 70 % de leur revenu pour juste payer le loyer… le cœur me serre. […] On a besoin de plus de revenu! On a besoin de plus de logements sociaux! On a besoin d’un filet social qui n’échappe personne! Parce que se nourrir pis se loger au Québec, ça devrait pas être un casse-tête! […] Moi, je suis peut-être pauvre dans mes poches, mais je suis riche d’expériences pis c’est pas vrai que je vais m’écraser devant le gouvernement qui fait comme si j’existais pas. »

Le Collectif remercie ces cinq personnes ainsi que le RÉPAC 03-13 et le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN), qui ont pris la parole au départ de la manifestation.

LES 5 RECOMMANDATIONS DU COLLECTIF POUR UN PLAN DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ AMBITIEUX

Différents moyens sont à la portée du gouvernement du Québec pour mettre le Québec sur la voie de l’élimination de la pauvreté. (Ils sont détaillés dans cette série des vignettes.)

1- Un soutien au revenu suffisant pour que tout le monde puisse couvrir ses besoins de base

2- Des services publics universels, de qualité, accessibles

3- La réduction des inégalités entre les riches et les pauvres

4- Un salaire minimum qui permet de sortir de la pauvreté

5- Une campagne de lutte contre les préjugés envers les personnes en situation de pauvreté

Plus d’information sur la campagne du Collectif en vue du quatrième plan de lutte contre la pauvreté, sur la consultation du gouvernement du Québec et sur le bilan des trois premiers plans d’action gouvernementaux : pauvrete.qc.ca/campagne-pag-2023/