ONU Femmes appelle à des investissements massifs pour mettre fin à la violence envers les femmes au vu d’un nouveau rapport
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En 2022, les pays du monde entier ont dépensé 204 milliards d'USD en aide au développement à l'étranger - sur cette somme considérable, seul un cinquième de 1 % a été consacré à la prévention de la violence basée sur le genre (VBG).
A l'approche de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre, un rapport intitulé «What Counts ? The state of funding for the prevention of gender-based violence against women and girls», rédigé par les partenaires d'ONU Femmes; l’Accélérateur de la prévention de la violence basée sur le genre et l’Equality Institute (Institut pour l’égalité), travaillant ensemble dans le cadre de l'engagement collectif avec la Coalition d'action pour l'égalité des générations violence basée sur le genre, révèle une réalité inquiétante : la violence basée sur le genre est un problème aux proportions alarmantes qui ne recueille que 0,2 % de l’ensemble des dépenses consacrées à l’aide et au développement.
Ce rapport est publié à l’occasion du coup d’envoi des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, du 25 novembre au 10 décembre, sur le thème de la campagne Tous UNiS du Secrétaire général de l’ONU: TOUS UNIS ! Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles.
Alors que le monde se trouve à mi-parcours du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est plus urgent que jamais de mettre fin à la violence envers les femmes et les filles. Le rapport d’ONU Femmes Gros plan sur l’égalité des sexes 2023 révèle que chaque année, 245 millions de femmes et de filles sont encore victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire intime. 86 pour cent des femmes et des filles vivent dans un pays dénué de protection légale efficace contre la violence ou dans des pays où les données ne sont pas disponibles, un chiffre vertigineux. En outre, les effets des crises économiques, des conflits et du changement climatique ont accru la vulnérabilité des femmes et des filles face à la violence.
«Il est temps de prendre les choses au sérieux et de financer les différentes stratégies de prévention ce que nous savons être efficace pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles. Investir dans la réforme et la mise en œuvre des lois et des politiques multisectorielles. Fournir des services aux survivants. Développer les interventions de prévention fondées sur des données probantes. Avec la volonté et les contributions de toutes les parties prenantes et de tous les secteurs, nous pouvons débloquer des financements, suivre les allocations budgétaires et accroître la budgétisation sensible au genre. Nous avons les solutions et les ressources pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles au cours de notre vie. C'est notre choix,» a déclaré Sima Bahous, directrice exécutive d'ONU Femmes, lors de la commémoration officielle de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes à New York.
Un mouvement féministe fort et autonome est un autre élément capital de la solution. Les organisations de défense des droits des femmes jouent un rôle crucial dans la prévention de la violence, la promotion du changement politique et la responsabilisation des gouvernements. Cependant, selon le rapport de responsabilité de la Coalition d'action contre la violence basée sur le genre, elles restent fortement sous-financées, et des efforts considérables s’imposent pour accroître le soutien financier aux organisations de défense des droits des femmes actives dans ce domaine.
Par ailleurs, un nouveau rapport contenant des estimations sur les meurtres de femmes et de filles liés à leur sexe, publié conjointement, ce jour, par l’ONUDC et ONU Femmes, montre qu’à l’échelle planétaire, près de 89 000 femmes et filles ont été tuées intentionnellement en 2022, soit le chiffre annuel le plus élevé enregistré au cours des deux dernières décennies, ce qui indique que le nombre d’homicides commis contre des femmes n’est pas en baisse. La plupart des meurtres de femmes et de filles sont motivés par leur sexe. En 2022, 55 % des meurtres de femmes (environ 48 800) ont été commis par leur partenaire intime ou d’autres membres de leur famille. Cela signifie qu’en moyenne, chaque jour, plus de 133 femmes ou filles ont été tuées par un membre de leur propre famille.
16 jours d’activisme dans le monde entier
Dans le cadre de la campagne «16 jours d’activisme», ONU Femmes demandera aux États, au secteur privé, aux fondations et aux autres donateurs d’accroître leurs investissements durables et à long terme en faveur des organisations de défense des droits des femmes qui luttent pour mettre fin à la violence envers les femmes et les filles dans toute leur diversité.
Le 22 novembre, la commémoration officielle de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, à New York, comprendra un discours d’ouverture de la Vice-Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies et des réflexions de la Directrice exécutive d’ONU Femmes, et fera entendre les voix d’États membres, d’organisations de femmes de la société civile, d’agences des Nations Unies, de leaders et/ou de responsables de la Coalition d’action de Génération Égalité contre la violence basée sur le genre, et d’Ambassadrices de bonne volonté. Conformément au thème de cette année, l’événement mettra en lumière les meilleures pratiques d’investissement pour prévenir la violence envers les femmes, les lacunes actuelles, les défis à relever et la voie à suivre.
ONU Femmes mènera également une campagne mondiale sur les réseaux sociaux afin de dénoncer la violence basée sur le genre à l’aide des hashtags #Pasdexcuse et #16Jours.
Qu’il s’agisse d’un festival du film au Rwanda, d’un dialogue entre des jeunes femmes au Sri Lanka ou de projections de films en Égypte et au Maroc, les dizaines d’événements organisés pendant les 16 jours d’activisme auront pour but de susciter des actions visant à garantir un avenir sans violence aux femmes et aux filles, symbolisé par la couleur orange.
Comme les années précédentes, des édifices emblématiques du monde entier devraient se parer d’une lumière orange pendant les 16 jours d’activisme, notamment l’Hôtel de Ville situé sur la Grand-Place de Bruxelles, en Belgique, la Maison des Nations Unies à Dakar, au Sénégal, la tour de la télévision de Tbilissi, en Géorgie, et d’autres édifices emblématiques en Suède, au Pakistan et dans d’autres pays.