Harcèlement au travail : des organismes dénoncent une gestion déshumanisante par la CNESST
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Plaintes presque systématiquement rejetées, manque d’empathie et suivis défaillants... Les critiques sur le travail de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) concernant la gestion des plaintes pour harcèlement sont nombreuses. Des plaignants et des organismes de défense des travailleurs réclament des améliorations, 20 ans après l’inclusion des notions de harcèlement dans la Loi sur les normes du travail.
"Ça m’est arrivé quelquefois de ne pas être capable de sortir de mon auto parce que j’étais trop en larmes ", explique Magali*. Elle fait partie de ces gens dont la plainte initiale pour harcèlement a été refusée. Ce qu’elle vivait au travail avait mené un médecin à la mettre en arrêt de travail. "J’avais l’impression qu’ils [la CNESST] essayaient de me mettre des bâtons dans les roues", ajoute-t-elle.
Sa plainte a finalement été acceptée après une demande de révision, des mois plus tard. "C’est mon conjoint qui m’a remotivée parce que moi, j’aurais tout abandonné ça [après le premier refus], se rappelle-t-elle. Une chance que j’avais des ressources, puis un bon niveau d’alphabétisation. Ce n’est pas accessible à tout le monde de faire [les démarches], niveau temps et énergie. "
Le taux élevé de refus des plaintes par la CNESST est l’une des récriminations les plus importantes des organismes de défense des travailleurs. Nellie Quane-Arsenault, d’Illusion-Emploi de l’Estrie, affirme qu’aucun des 15 travailleurs qu’elle a accompagnés n’a vu sa plainte être acceptée par la CNESST la première fois.
Une demande de révision a toujours été nécessaire. Ce processus peut être une source d’abandon pour les plaignants, selon elle. "Pourquoi devoir systématiquement aller en révision? [Pourquoi] la plainte n’a pas été d’emblée jugée recevable?"
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