Violences conjugales sexuelles : comprendre pour agir

6 sep 2024

Violences conjugales sexuelles : comprendre pour agir

La professeure du Département de sexologie Mylène Fernet a reçu une subvention du ministère de la Justice du Québec pour un projet de recherche mené en partenariat avec le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Ce projet consiste à développer et à évaluer une formation destinée aux intervenantes des maisons d’aide et d’hébergement afin qu’elles acquièrent des compétences dans l’accompagnement des femmes victimes de violences sexuelles en contexte conjugal. C’est le premier du genre au Québec.

«On connaît le phénomène de la violence physique et psychologique en contexte conjugal, mais moins celui des violences sexuelles, souligne Mylène Fernet. Alors qu’elles sont étudiées dans le spectre plus large des autres violences faites aux femmes, les violences conjugales sexuelles sont souvent invisibilisées. Elles sont aussi moins dénoncées en raison des difficultés des femmes à les nommer, de leur sentiment de honte et d’isolement, du contrôle coercitif exercé par le conjoint et de la peur de représailles.»

Ainsi, moins de 3 % des demandes d’aide auprès des maisons d’hébergement concernent les violences sexuelles. Pourtant, observe la professeure, «près de 90 % des femmes ayant fait appel aux ressources d’aide et d’hébergement ont confié aux intervenantes qu’elles avaient subi une forme ou une autre de violence sexuelle».

Les manifestations de violence conjugale sexuelle englobent, notamment, la coercition sexuelle et reproductive, les rapports et les attouchements sexuels non consentis, le harcèlement, l’intimidation, la manipulation et les cyberviolences sexuelles (réseaux sociaux, courriels, téléphone cellulaire). «Par rapport aux femmes qui signalent exclusivement de la violence conjugale physique, celles qui subissent des violences sexuelles présentent plus de symptômes de stress post-traumatique, des symptômes dépressifs plus sévères et davantage d’idées suicidaires», note Mylène Fernet.

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