Un rapport de l’ONU appelle à une action mondiale immédiate pour combler les écarts critiques entre hommes et femmes
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New York, 16 septembre 2024 — La dernière édition du rapport Progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable : Gros plan sur l’égalité des sexes 2024, publié aujourd’hui par ONU Femmes et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, souligne les progrès réalisés à l’échelle mondiale en matière d’égalité entre les sexes et d’autonomisation des femmes et des filles. Les femmes détiennent un siège sur quatre au parlement, une avancée notable par rapport à dix ans plus tôt. La part de femmes et de filles vivant dans l’extrême pauvreté est enfin passée sous la barre des 10 %, après avoir considérablement augmenté pendant la pandémie de COVID-19. Jusqu’à 56 réformes législatives cherchant à combler les écarts entre les sexes ont été adoptées dans le monde entier depuis la publication du premier rapport de cette série.
Les données présentées dans le rapport montrent toutefois qu’aucun des indicateurs ou sous-indicateurs de l’objectif de développement durable 5 (relatif à l’égalité entre les sexes) n’a encore été atteint. Au rythme actuel, la parité entre les sexes au parlement reste un rêve lointain, potentiellement irréalisable jusqu’en 2063. Il faudra encore 137 longues années pour sortir toutes les femmes et toutes les filles de la pauvreté. Et près d’une fille sur cinq continue d’être mariée avant d’atteindre l’âge adulte.
Alors que les dirigeantes et dirigeants mondiaux préparent le Sommet de l’avenir prévu les 22 et 23 septembre prochains, ils sont invités à trouver un nouveau consensus international pour combler l’écart entre les sexes, assurer l’égalité des sexes et promouvoir l’autonomisation et les droits de toutes les femmes et de toutes les filles — un objectif distant, mais réalisable.
« Le rapport publié aujourd’hui révèle une vérité indéniable : les progrès sont réalisables, mais pas assez rapides », a déclaré Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes. « Nous devons continuer à faire avancer l’égalité entre les sexes pour respecter l’engagement pris par les dirigeantes et dirigeants mondiaux lors de la Quatrième conférence mondiale sur les femmes, organisée à Beijing il y a presque 30 ans, et dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Unissons-nous pour continuer à faire tomber les obstacles auxquels se heurtent les femmes et les filles et pour bâtir un avenir ou l’égalité entre les sexes n’est pas seulement une aspiration, mais une réalité. »
Le rapport insiste sur le coût stupéfiant des inégalités entre les genres. Par exemple, le coût global annuel des pays qui ne parviennent pas à éduquer correctement leurs jeunes populations dépasse les 10 billions de dollars. Les pays à revenu faible et intermédiaire peuvent perdre 500 milliards de dollars supplémentaires au cours des cinq prochaines années en ne comblant pas l’écart numérique entre les sexes.
« Le coût de l’inaction en matière d’égalité entre les sexes est immense, et les récompenses liées à sa réalisation sont bien trop importantes pour être ignorées. Nous ne pouvons réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 qu’avec la participation pleine et égale des femmes et des filles à tous les aspects de la société », a déclaré Li Junhua, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales.
Le rapport contient une série complète de recommandations pour éliminer les inégalités entre les genres dans le cadre des 17 objectifs de développement durable. En ce qui concerne les réformes législatives, par exemple, le rapport souligne que les pays dotés d’une législation sur les violences domestiques affichent des taux plus faibles de violences de la part d’un partenaire intime (9,5 %) que ceux qui en sont dénués (16,1 %).
Le rapport appelle à une action décisive lors du Sommet pour l’avenir, organisé les 22 et 23 septembre prochains, et à l’occasion du 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing en 2025 ; à la multiplication des investissements et à l’élimination de toute discrimination à l’égard des femmes et des filles ; et au respect des promesses du Programme de développement durable à l’horizon 2030.