Paul Bélanger, un des membres les plus illustres de l'ICÉA, nous a quittés le 31 janvier 2025, après une longue maladie. Son engagement envers l’éducation des adultes et son dévouement indéfectible à la cause du droit d’apprendre ont marqué des générations.

L’histoire de Paul avec l’ICÉA remonte à 1960, alors qu’il était encore étudiant. Il a contribué à l’organisation de la seconde Conférence internationale de l’UNESCO sur l’éducation des adultes (CONFINTEA 2), tenue à Montréal, à laquelle l’ICÉA apportait son expertise comme organisme de la ville hôte. Il fut embauché à l’ICÉA comme chercheur en 1968. Il reviendra à l’ICÉA quelques années plus tard à titre de directeur général. Il posa à ce moment les jalons de nombreuses initiatives majeures en faveur de l’éducation des adultes.

Titulaire d’une maîtrise en sciences politiques de l’Université de Montréal, Paul poursuivit des études supérieures à l’Université de Manchester, puis obtint un doctorat à la Sorbonne en 1976. Son parcours le mena à occuper plusieurs fonctions de premier plan, dont la direction de l’Institut de recherche appliquée sur le travail (1988-1989), et celle de l’Institut de l’UNESCO pour l’éducation à Hambourg (1989-2000). Il fut professeur à la Faculté de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), directeur du Centre de recherche interdisciplinaire sur l’éducation permanente et de l’Observatoire Compétences-Emplois. Il fut également président du Conseil international de l’éducation des adultes de 2000 à 2011.

Expert de renommée internationale en éducation des adultes, Paul était un ardent défenseur du droit à l’apprentissage tout au long de la vie. Son engagement reposait sur une conviction profonde : l’éducation est un droit inaliénable, fondé sur la curiosité, la liberté et la dignité humaine. En 2011, l’ICÉA souligna son parcours exceptionnel en lui décernant le Prix Émile-Ollivier. Lors de cette occasion, il réaffirma sa vision humaniste de l’éducation : un outil essentiel pour l’émancipation individuelle et collective, une condition indispensable pour la justice sociale, la démocratie, l’égalité des genres, la protection de l’environnement et l’épanouissement des communautés. Pour lui, exclure quiconque de ce droit revenait à perpétuer les inégalités et à freiner le progrès social.

Tout au long de sa vie, Paul a été un passeur entre générations, son enthousiasme pour l’éducation des adultes a inspiré plusieurs générations d’éducateurs et éducatrices du domaine. Il a été un bâtisseur tant au Québec qu’à l’international. Il a aussi été un visionnaire proposant un projet éducatif humaniste pour les adultes en relation avec toutes les facettes de leur vie.

L’ICÉA adresse ses sincères condoléances à la famille de Paul et à celles et ceux qui, au fil des décennies, ont partagé son combat pour l’éducation des adultes et le droit d’apprendre. Son héritage demeure une source d’inspiration pour les générations futures.

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