Appel de textes - Langue et écriture inclusive dans la francophonie

5 mar 2025

Appel de textes - Langue et écriture inclusive dans la francophonie

Après les débats, les mobilisations et les avancées en matière de féminisation linguistique des décennies 1970 à 2000, la langue demeure un terrain de luttes féministes (Abbou 2022). Le mouvement féministe a d’abord réclamé que les femmes puissent se dire et être reconnues grâce à des pratiques langagières qui les visibilisent et rendent le féminin positivement audible (Bersianik 1976; Dumais 1988; Yaguello 1989). D’autres postures conduisent aujourd’hui à combiner la féminisation lexicale et syntaxique à des techniques de rédaction épicène qui incluent l’emploi de néologismes (iel, lecteurice, toustes, celleux) afin de dégenrer la langue et de faire place à la diversité des genres (Loison et Perrier 2024). Par là, une critique queer et transféministe remet en question le binarisme sexuel au fondement du genre grammatical ainsi que son caractère hétérocisnormatif (Greco 2013), renouvelant ainsi la problématique du sexisme linguistique (Zaccour et Lessard 2017).

Les concepts d’écriture inclusive et de langage inclusif en sont venus à englober la variété des procédés linguistiques aujourd’hui disponibles pour concrétiser des pratiques langagières égalitaires et émancipatrices. Que leur définition ne soit pas stabilisée et renvoie à une hétérogénéité de pratiques crée toutefois une certaine confusion. De plus, bien que certains procédés de neutralisation du genre aient acquis le statut de « norme mineure » dans certaines communautés discursives (Abbou 2020), ils ne font pas l’unanimité au sein des mouvements féministes comme dans la société.

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