Le ministre Roberge a-t-il tenté de maquiller l’impact des fermetures en francisation?

16 mai 2025

Le ministre Roberge a-t-il tenté de maquiller l’impact des fermetures en francisation?

Le 30 avril dernier, le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration Jean-François Roberge se vantait du fait qu’un nombre record d’immigrants avaient suivi des cours de francisation dans la dernière année. « Plus de 90 000 personnes ont bénéficié des services de Francisation Québec, une augmentation de 25 % », lançait-il fièrement.

Le ministre semblait ainsi vouloir clore le médiatisé épisode des fermetures de classes de francisation de nouveaux arrivants de l’automne 2024. Parallèlement, il a présenté un plan pour éviter, disait-il, de futurs « psychodrames ».

Mais il suffit de creuser un peu pour découvrir des incongruités dans la compilation : parmi les 90 000 élèves évoqués par le gouvernement, on en a compté des milliers dont la classe a soudainement fermé à l’automne dernier en raison de contraintes budgétaires imposées aux centres de services scolaires (CSS).

"Certains élèves [inclus dans ce dénombrement] ont effectivement été affectés par les bris de services survenus dans le réseau des centres de services scolaires", confirme par écrit le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) après avoir été questionné par Radio-Canada.

Le MIFI indique que 12 545 élèves ont subi une rupture de service, chiffrant pour la première fois l’impact de cette vague de fermetures de classes. Parmi eux, près de 5000 n’ont jamais réintégré leur parcours de francisation, reconnaît le ministère.

Et parmi les 7700 élèves qui ont retrouvé le chemin d’un cours de francisation, certains ont été aiguillés vers des cours donnés par d'autres partenaires que les centres de services scolaires, dont l’offre de service est jugée inadéquate par certains élèves.

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