Sœurs par l’esprit était une initiative de recherche, d’éducation et de politiques mue et dirigée par des femmes autochtones. Le but principal était de faire de la recherche sur la violence envers les femmes et les filles autochtones, qui atteint des niveaux alarmants, et de sensibiliser la population à cette réalité. Dans la première phase de l’initiative Sœurs par l’esprit, qui a commencé en 2005, nous avons fait une recherche continue et assemblé de l’information statistique sur la violence envers les femmes autochtones. L’équipe de recherche a élaboré une base de données complexe comprenant plus de 200 variables. Notre recherche a démontré qu’il y a plus de 582 femmes et filles autochtones disparues ou assassinées dans ce pays. L’équipe a continué à actualiser nos bases de données et à suivre de nouveaux cas à la trace chaque semaine. Grâce à l’information ainsi assemblée, Sœurs par l’esprit a enquêté sur les causes premières de la violence envers nos mères, nos filles, nos sœurs, nos tantes et nos grands-mères. L’équipe de Sœurs par l’esprit a collaboré étroitement avec les familles afin de bien documenter les expériences qu’elles ont vécues, de faire en sorte que leurs recommandations soient solidement documentées et, par-dessus tout, axées sur le rétablissement du souvenir de leurs chères disparues. La portée et l’envergure de ce travail ont été manifestés dans les récits de vie de ces femmes, racontés avec sincérité une publication de l’AFAC intitulée « Les voix de nos sœurs par l’esprit : Rapport aux familles et aux communautés », deuxième édition (mars 2009). Sœurs par l’esprit avait en commun avec l’AFAC l’objectif d’aider les familles à se renseigner sur le système de justice et d’y avoir accès en faisant mieux connaître la formation que reçoivent les agents de police ainsi que les ressources qui sont à leur portée pour réagir sans discrimination lorsqu’une femme autochtone est portée disparue.