Pendant des siècles, dans la plupart des cultures, les femmes ont donné naissance à leurs enfants dans le contexte familier de leur domicile, avec l’entourage de quelques parentes, voisines ou amies et l’aide plus ou moins experte d’une femme « qui aide », d’une matrone, d’une sagefemme ou plus tard d’un médecin. 

Le temps où toutes les femmes accouchaient à la maison n’est pas si loin de nous : en France, c’est seulement en 1952 que les naissances en milieu hospitalier ont dépassé les naissances à domicile. Dans les années suivantes, le “grand déménagement“ qui a conduit les futures mères à l’hôpital a été très rapide jusqu’à faire disparaître totalement les naissances à la maison. Quelles ont été les raisons de cette mutation fondamentale ? Pourquoi les femmes l’ont-elles acceptée ? Comment l’ont-elles vécue ? Comment a-t-elle changé les conditions même de la naissance, pour la femme, pour le nouveau-né et pour le personnel médical ? 

Aujourd’hui, tout retour en arrière semble impossible. Pourtant certains couples demandent à être accompagnés pour vivre dans l’intimité de leur foyer la naissance de leurs enfants. On s’efforcera de comprendre les raisons invoquées pour leur refus de l’accouchement en milieu hospitalier. Est-ce une régression dangereuse ou une nouvelle manière de mettre au monde ? Aujourd’hui, si les naissances à la maison sont rares en France, elles sont plus nombreuses ailleurs. Comment expliquer ces différences entre la France et certains pays étrangers ? 

Grâce à des interventions croisées d’universitaires, de professionnels et de parents, ce colloque se propose de prendre du recul par rapport aux débats actuels sur les lieux de naissance, en étudiant les pratiques du passé lointain et récent ou de l’ailleurs. En espérant que cette démarche décentrée puisse aider à mieux comprendre le présent et à entrevoir ce que nous réserve l’avenir … 

Ce colloque sera aussi l’occasion de rendre hommage à Max Ploquin (1930-2012), qui a été accoucheur d’abord à la campagne, puis à Châteauroux, dont la pratique souvent innovante n’a cessé d’être au service des femmes, des bébés et des pères. Il a été aussi l’infatigable organisateur de rencontres autour de la naissance dont plusieurs ont fait date.

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