Conférence « Féminismes autochtones : culture et stratégies de résistance »

Date: 

7 Février 2014 - 16h00 - 8 Février 2014 - 17h59

Organisé par : 

Institut d'études des femmes. Université d'Ottawa

Julie Perreault, Ph.D.
École d’études politiques et Institut d’études des femmes, Université d’Ottawa

Le féminisme autochtone contemporain, en Amérique du Nord et ailleurs, pose de nombreuses questions. Celles-ci sont liées principalement aux enjeux de la colonisation, du racisme, de la culture, de la violence et de la participation des femmes aux contextes modernes et traditionnels. À l'instar du féminisme blanc, ses auteures participent de différentes traditions et écoles théoriques, dont l'intersectionnalité, le féminisme postcolonial, le féminisme radical, la critique de l'économie politique, l'écoféminisme et l'éthique du care, etc. Le féminisme autochtone se rapproche ainsi du féminisme occidental dans sa démarche et dans ses thèmes, mais il s'en démarque aussi par ses réponses, ses accents, et son ancrage dans une tradition culturelle particulière. En l'occurrence, les écrits des femmes autochtones tirent leur originalité des langages, des épistémologies et des structures de pensée relationnels propres aux sociétés autochtones et à leur mode de vie, qui demeurent, encore aujourd'hui, près de la terre et de ses savoirs. C'est sur cette base, par exemple, que Rauna Kuokkanen propose une solution au modèle de gouvernance capitaliste ancrée dans une conception autochtone du don et d'une autonomie relationnelle. Cette position se distingue, sans toutefois s'en détacher complètement, de celle de Makere Stewart-Harawira. Dans une perspective plus traditionnaliste, celle-ci met de l'avant l'idée d'une ontologie politique fondée sur la spiritualité autochtone et les « principes féminins » qui l'animent. Ces réponses à l'impérialisme, cependant, ne sont pas sans poser des questions fondamentales, comme celles de l'essentialisme et de la responsabilité des femmes dans les processus de décolonisation. Emma LaRocque s'avère à cet effet beaucoup plus sceptique face à la réarticulation des rôles de genre dit « traditionnels » dans les sociétés contemporaines. Je propose de mettre en dialogue ces trois positions afin de répondre à la question suivante : les cultures traditionnelles autochtones offrent-elle une solution aux problèmes rencontrés par les femmes autochtones dans les contextes contemporains?

La conférence sera donnée en français suivie d'une période de questions bilingue.

Entrée libre

INFO : womenst@uOttawa.ca

Coordonnées: 

Université d'Ottawa
60, rue Université
Pavillon Simard, local 125
Ottawa, ON K1N 6N5
Canada