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Dans le cadre de la Journée internationale des femmes et en réponse à l’appel de Ni una menos, la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages invite les étudiantes et stagiaires à faire la grève et à se joindre à la manifestation contre les violences sexuelles en milieu scolaire et dans le cadre des stages non rémunérés.
Le mouvement de dénonciation #metoo des derniers mois a fait apparaître le caractère généralisé des violences sexuelles vécues par les femmes partout dans le monde. Le rapport de recherche ESSIMU-Enquête Sexualité Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire montre quant à lui l’ampleur du problème en milieu scolaire ainsi que l’actuelle incapacité des mécanismes institutionnels, comités et campagnes de sensibilisation, à prévenir les situations d’agressions et de harcèlement sexuels.
Parler des violences sexuelles à l’école et en stage, c’est poser la question des rapports de pouvoir qui structurent les relations de travail à l’intérieur des institutions d’enseignement. Aucun milieu de travail n’est à l’abri du problème des agressions sexuelles, mais les travailleuses dont le statut est précaire et incertain demeurent les plus ciblées par ce type de violence. La très grande majorité des personnes vivant des violences sexuelles en milieu scolaire sont des étudiantes et une portion importante de ces situations se produisent dans le cadre d’un rapport hiérarchique entre prof et étudiante.
La population étudiante constituent un bassin de travailleuses qui, par son travail gratuit (dans le cadre de stages non rémunérés ou lors des études en général), sert de cheap labor dans une économie qui demande toujours plus de sacrifice et d’exploitation. Considérées comme des clientes et des bénéficiaires, elles ne disposent d’aucun rapport de force quand elles dénoncent un professeur, un autre étudiant ou un superviseur de stage.
Lutter efficacement contre les violences sexuelles implique de modifier les rapports de pouvoir au sein de l’institution scolaire en assurant aux étudiantes et aux stagiaires non seulement une emprise sur leurs conditions de travail, mais également un levier légal à partir duquel elles pourront s’organiser collectivement contre les agressions sexuelles.
En ce 8 mars, nous faisons grève et revendiquons la rémunération de tous les stages pour déstabiliser les rapports de pouvoir en milieu scolaire!
À noter que pour favoriser la participation et la visibilité des femmes, il y aura un contingent non-mixte "femmes" à l'avant de la manifestation.
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As part of International Women’s Day and as a response to Ni una menos, the Montreal Coalition for paid internships invites all students and interns to go on strike and join our demonstration against sexual violence on campus and in the context of unpaid internships.
The #MeToo movement of denunciations over these past months has revealed the widespread nature of the sexual violence that women face all over the world. The recent inquiry on sexuality, security and interactions on university campuses ESSIMU-Enquête Sexualité Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire has shown the amplitude of the problem on school campuses as well as the current incapacity for institutional mechanisms, committees and awareness campaigns to prevent situations of aggression and sexual harassment.
Talking about sexual violence at school and during internships leads us to questioning the power relations that structure working relationships within academic institutions. No workplace is sheltered from problems of sexual assault, but women workers with a precarious and uncertain status are the most vulnerable to this kind of violence. The vast majority of people who experience sexual violence at school are women students and an important portion of these situations happen within the context of student-teacher hierarchical relationships.
Students and interns constitute a pool of workers who, by their unpaid labor (in the case of unpaid internships or during their studies in general), serve as cheap labor in an economy that demands more and more sacrifice and exploitation. Considered as clients and beneficiaries, they dispose of no balance of power when they denounce a teacher, a fellow student or an internship supervisor.
Fighting back effectively against sexual violence involves a modification of power relationships within academic institutions by assuring women students and interns not only control over their working conditions, but also a legal standing by which they can collectively organize against sexual assault. On the 8th of March, we are going on strike and demanding wages for all our internships so that we can disrupt the power relationships within our schools!