La notion de justice épistémique invite à réfléchir à la diversité des savoirs, des pratiques, des formes d’organisation, et au besoin d’une reconnaissance de celles et ceux qui ont été traditionnellement ignorés, rendus invisibles ou considérés comme hiérarchiquement inférieurs. Elle légitime une remise en question des prémisses soutenant que certaines personnes ou quelques groupes n’ont pas la capacité de se positionner comme protagonistes dans la production des savoirs, des politiques, des discours et des pratiques. Plusieurs approches mettent en pratique cette notion, tant dans la recherche-action que dans l’action collective et militante. Lorsqu’appliquée à l’action communautaire, au travail social ou à l’économie solidaire, elle conduit à l’adoption d’une certaine posture de travail avec les personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale, qui s’incarne dans plusieurs méthodes dont nous présenterons les caractéristiques et les principaux défis.

L’objectif de cet atelier est de faire un pont entre la théorie et la mise en pratique de la justice épistémique. Cela s’inscrit dans une réflexion menée à l’Incubateur universitaire Parole d’excluEs (IUPE) et à l’organisme Parole d’excluEs sur la place de la justice épistémique, et plus largement dans la programmation du CRISES sur les innovations sociales sous le regard de la justice sociale, environnementale et épistémique.