Le monde de l’éducation des adultes est en transformation. Depuis plusieurs années, on assiste à une augmentation et à une diversification des lieux d’éducation et d’apprentissage des adultes. On note aussi des transformations dans les modalités d’apprentissage ainsi que dans les stratégies de formation et de partage des connaissances. L’offre de formation en ligne et à distance s’est énormément développée avec la multiplication des plateformes numériques d’apprentissage. Les acteurs privés ne sont pas les seuls, mais ils sont particulièrement actifs dans ce secteur. On note aussi toute sorte d’exemples de partenariats entre le public et le privé. De plus, dans la société, les demandes de connaissances et de compétences dans différentes sphères de la vie quotidienne sont omniprésentes (numérique, santé, finance, environnement et développement durable, etc.). On voit de plus en plus d’initiatives prendre forme autour de ces compétences utiles à la vie quotidienne et au travail : éducation juridique, éducation financière, éducation relative à l’environnement, etc.

Dans cet environnement éducatif en effervescence, l’éducation des adultes, une composante de l’apprentissage tout au long de la vie, apparaît plus que jamais nécessaire, d’autant plus que nous faisons face à différentes crises, notamment écologiques, qui, pour être surmontées, impliquent de la part des citoyen·nne·s de développer de nouvelles compétences. Pour cette raison, la reconnaissance de l’importance de l’éducation des adultes dans toute sa diversité est essentielle justement pour limiter, voire pour éviter certaines de ces crises.

Dans ce contexte de transformation de l’éducation des adultes, il apparaît important de réfléchir aux notions de bien public et de bien commun, mais aussi aux formes d’intersection entre bien public, bien privé et bien commun. Nous pensons, en effet, que ces notions peuvent nous permettre de mieux saisir les changements en cours et de (re)penser le rôle de l’État et de toutes les parties prenantes de l’éducation des adultes.

• Qu’est-ce que le bien public et le bien commun?
• Comment ces notions sont-elles définies et comprises par les actrices et les acteurs du monde de l’éducation des adultes?
• De quelle manière l’éducation des adultes contribue-t-elle au bien public et au bien commun?
• Quel est le rôle et quelles sont les responsabilités de l’État vis-à-vis de l’éducation des adultes et de l’apprentissage tout au long de la vie?

Il nous apparait d’autant plus pertinent de réfléchir à ces notions, puisque présentement aucune politique ni aucun cadre global ne rend explicite la vision du gouvernement en éducation des adultes, sans compter que l’éducation des adultes ne figure pas dans les priorités en éducation.