À la suite de la présentation, le 4 mai 2023, du Projet de loi 23 par le ministre (CRIFPE) québécois de l'Éducation, Bernard Drainville, a déferlé une avalanche de lettres ouvertes et reportages dans les quotidiens et les médias électroniques du Québec, quelques manifestations et plus de 40 mémoires présentés en prévision des consultations particulières et auditions publiques de la Commission parlementaire de la culture et de l’éducation, en mai 2023.

Et pour cause! La loi, laquelle devrait être intitulée « Loi modifiant principalement la Loi sur l’instruction publique et édictant la Loi sur l’Institut national d’excellence en éducation », rendra le réseau scolaire « plus efficace », selon le ministre, renforcera les pouvoirs de celui-ci sur les centres de services scolaires et lui donnera accès à de nombreuses données concernant les élèves, mais elle abolira également le Comité d'agrément des programmes de formation à l'enseignement, modifiera la mission du Conseil supérieur de l'éducation et créera un Institut d'excellence en éducation. Il s'agit donc d'un objet de débat d'un grand retentissement en raison des conséquences importantes des ruptures inusitées, profondes et tous azimuts qu'il annonce.

Cependant, la réflexion sur les tenants et aboutissants de ce Projet bénéficierait d'un portrait sans parti pris de l'état des connaissances scientifiques, notamment sous l'angle du recrutement, de la rétention, de la compétence et du statut des enseignants. Elle bénéficierait aussi de l'expression sereine des opinions des parties prenantes sur les effets administratifs, politiques et pratiques que le Projet de loi pourrait avoir à moyen terme sur la formation ou la profession enseignante, en général.