Si les programmes et unités universitaires en Black Studies ont tardé dans plusieurs contextes, dont le Canada, alors que des appels à leurs mises sur pied se font entendre depuis les années 1960, les dernières années ont ainsi été celles de leur essor. En revanche, dans les espaces francophones, davantage que dans les espaces lusophones ou encore hispanophones, ces programmes et espaces institutionnels n’existent pas malgré une vitalité de la recherche, et les discussions en ce sens sont encore très peu audibles dans les universités. Qu’est-ce qui explique cette différence et ce décalage? Comment peuvent se dessiner les études noires francophones, en particulier au Québec et dans la francophonie canadienne ? Quels ponts sont imaginables entre les études noires ici et ailleurs ? Dans quelles mesures les études noires au Québec et dans la francophonie canadienne se distinguent-elles des études noires anglophones, mais aussi lusophones et hispanophones ou encore germanophones ? Ce colloque entend contribuer à répondre à ces questions. Il se propose d’explorer (1) les formations épistémologiques à travers les différents lieux et espaces linguistiques de la diaspora noire, (2) les parcours institutionnels et politiques des savoirs et méthodologies noirs dans les universités et (3) les impacts politiques, sociaux et culturels de même que les défis de la présence ou de l’absence d’études noires.