Lettre à télécopier pour réclamer une ministre en titre à la Condition féminine
Le CDEACF vous invite à participer activement à une campagne de fax en appui au G-13 (i.e. une vingtaine de regroupements nationaux et une Table régionale), dont nous faisons partie. Certaines représentantes du G-13 rencontreront le Premier ministre le 27 mai afin de lui expliquer la préoccupation des groupes de femmes quant à l’absence d’une ministre responsable de la Condition féminine au sein du gouvernement québécois.
Vous trouverez ci-joint la lettre-type et les coordonnées du Premier ministre.
Nous vous demandons donc:
1) de mettre la lettre-type sur votre papier entête et de la signer
2) de faxer cette lettre-type le plus rapidement possible au bureau du Premier Ministre :
(418) 643-3924
ou par la poste : Édifice Honoré-Mercier, 835, boul. René-Lévesque Est, 3e étage Québec (Québec) G1A 1B4
Merci de nous appuyer.
Les membres du CDEACF
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VOTRE ENTÊTE
Montréal, le 22 mai 2003
Monsieur Jean Charest
Premier ministre du Québec
Édifice Honoré-Mercier, 3e étage
835, boul. René-Lévesque est
Québec (Québec)
G1A 1B4
Objet : Les groupes de femmes réclament une ministre en titre à la Condition féminine
Monsieur le Premier ministre,
La présente est pour vous exprimer une fois de plus notre préoccupation quant à l’absence d’une ministre responsable de la Condition féminine au sein du gouvernement québécois.
Permettez-nous d’abord de le souligner : nous reconnaissons qu’au lendemain de la présentation des membres de votre cabinet, qui ne faisait aucune mention de la condition féminine, le Conseil des ministres a réagi rapidement en émettant le décret 564-2003 accordant à madame Michelle Courchesne la responsabilité de l’application de la Loi sur le Conseil du statut de la femme et de la Loi du Secrétariat à la Condition féminine. Or, cela ne fait pas d’elle la ministre responsable de la Condition féminine. La différence est de taille, et pas seulement sur le plan sémantique !
Ce qu’il faut comprendre, en effet, c’est que le titre de ministre responsable de la Condition féminine a une portée qui va bien au-delà du symbole. En n’identifiant pas publiquement cette responsabilité, on ampute la condition féminine d’une nécessaire visibilité autant que des ressources humaines requises dans la conduite des dossiers qui s’y rattachent. À cet égard, dans la réingénierie de l’appareil de l’État entreprise par le gouvernement, nous sommes particulièrement inquiètes du sort qui sera réservé aux deux institutions que sont le Conseil du Statut de la femme et le Secrétariat à la condition féminine. De plus, dans le contexte actuel, il nous semble que l’influence que Mme Courchesne pourrait exercer auprès de ses collègues ministres en regard de la condition féminine se trouve minimisée, du fait qu’on l’identifiera plutôt, à juste titre, aux dossiers concernant d’abord la citoyenneté et l’immigration.
Par ailleurs, pour nous et les milliers de femmes que nous représentons, en camouflant les responsabilités de Mme Courchesne sous son titre de ministre de Relations avec les citoyens et de l’Immigration, le gouvernement envoie un message très clair à la population : les questions concernant l’égalité des femmes et des hommes ne font pas partie des priorités du nouveau gouvernement. Or, vous l’avez dit vous-même en annonçant que votre cabinet comptait 30% de femmes, la question de l’égalité des femmes n’est pas réglée.
Pour nous qui travaillons activement à l’atteinte de cette égalité entre les femmes et les hommes depuis fort longtemps, cette question doit être une priorité gouvernementale. Comment comprendre alors que le gouvernement semble hésiter à nommer les choses clairement? Rappelons, par ailleurs, que depuis 1973, le gouvernement québécois, peu importe son allégeance politique, a toujours manifesté une grande préoccupation pour le dossier de l’égalité entre les femmes et les hommes. Le Parti Libéral nouvellement élu doit continuer dans cette foulée. Comment entend-il promouvoir une société juste et égalitaire entre les femmes et les hommes? La population a besoin d’entendre ce message haut et fort.
Les groupes de femmes veulent vous convaincre que leurs objectifs et ceux du gouvernement ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Pour cela, il faudrait ouvrir le dialogue et partager nos visions respectives pour trouver des solutions qui énoncent clairement une volonté de poursuivre le travail vers l’égalité des femmes et des hommes au Québec. C’est pourquoi, en tant que femmes actives dans la lutte pour l’égalité des femmes et des hommes au Québec, nous désirons appuyer les demandes de la délégation qui vous rencontrera le 27 mai prochain.
Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Premier ministre, nos meilleures salutations.
VOTRE SIGNATURE