L'impunité au Chili
EXIGEONS LA FIN DE L’IMPUNITÉ AU CHILI
À l’occasion du 30ème anniversaire du coup d’état sanglant de Pinochet, nous saluons la mémoire du président martyr Salvador Allende, mort lorsque les militaires ont bombardé le palais présidentiel le 11 septembre 1973. Nous appuyons la grève de la faim Luciano Carrasco, initiée à Santiago par les enfants des détenus disparus afin d’exiger que justice soit faite et dénoncer l’impunité; également nous appuyons la grève de la faim initiée le 3 septembre par six femmes membres du Regroupement des familles des détenus disparus (AFDD).
En effet, malgré le temps écoulé depuis 1973 le peuple chilien n’a pas pu laisser derrière cette tragédie par l’impunité des responsables de violations de droits humains commises pendant les seize années de dictature militaire. De plus, les droits sociaux des travailleurs sont encore bafoués dans ce qui est considéré par le FMI et la Banque mondiale comme un exemple de réussite des politiques économiques néolibérales, ce qui est démenti par la distribution de revenus la plus régressive des Amériques.
Malgré la fin de la dictature en 1990 et l’élection de trois gouvernements successifs de la Concertation de partis pour la démocratie, la justice envers les victimes et leurs familles se fait encore attendre. La lutte du Regroupement des familles des détenus disparus et autres organisations, de même que le travail acharné des avocats et des juges honnêtes, ont empêché la fermeture de procès et même réussi à obtenir un certain nombre de condamnations. La résolution judiciaire d’utiliser la figure légale de « l’enlèvement permanent », dans le cas de détenus disparus, a permis de garder ouverts les procès aux militaires responsables de ces crimes contre l’humanité. C’est ce qui a permis d’entamer le procès contre le principal responsable de violations des droits humains au Chili, Augusto Pinochet, un procès avorté par la prétendue démence sénile du dictateur.
En ce 30ème anniversaire du coup d’état, presque la totalité des familles des détenus disparus ignore encore le sort de leurs proches. Une partie de la vérité a été rendu publique par les gouvernements successifs de la Concertation, grâce au rapport de la Commission Rettig, et ils ont donné aussi quelques réparations aux familles des victimes. Cependant, ils n’ont jamais montré la volonté politique ni d’abroger la loi d’amnistie ni de juger les responsables de violations des droits humains. Voilà que maintenant le gouvernement chilien propose d’assurer l’impunité des responsables de la disparition de détenus politiques, en échange des renseignements concernant ces crimes, mais qui en effet permettront de fermer ces procès qui incommodent les forces armées. Ces propos violent les obligations internationales du Chili car ces crimes ne peuvent pas jouir ni d’une amnistie, ni d’une prescription.
Nous appelons les Québécois et Québécoises à appuyer les demandes de : vérité, justice et réparation intégrale, exigées au gouvernement chilien par le Regroupement de familles de détenus disparus et autres organisations de droits humains au Chili.
Comité chilien pour les droits humains
INFORMATIONS :
Comité chilien pour les droits humains
surchileddhh@yahoo.com
Marcelo Solervicens (514) 525-1745
Eliana Cielo (514) 287-9343