Semaine d'activités contre le publisexisme (France)
Extrait d'un tract français invitant à une semaine d'activités contre le publisexisme, commençant le 23 avril 2004 :
La pub ou la liberté?
Chaque jour dans le métro, la rue, les médias, sur les routes, nous recevons en moyenne 2500 messages publicitaires[1]. Cette agression peut paraître anodine pour certain-es, elle est pourtant redoutablement efficace. Les annonceurs y consacrent plus de 24 milliards d'euros par an.
Vous pensez que la pub est une forme d'art ? C'est avant tout une propagande marchande. Si les publicitaires font dans le beau, le rigolo ou le nouveau, c'est seulement pour vous faire mettre la main au porte-monnaie. Enfermé-es sous terre, ballotté-es dans les wagons, nous, usager-ères du métro, promeneur-euses ou chaland-es, sommes à la merci de l'avalanche d'affiches qui couvrent les couloirs, les quais, les bus, les rues, etc.
Les publicitaires profitent de notre passivité pour nous imposer des images, des idées et des désirs que nous ne choisissons pas, et dont le seul message est : pour exister, il faut consommer, acheter !
Les rengaines les plus réactionnaires sont ainsi chaque jour rebattues : la pub montre un monde formaté où le bonheur peut s'acheter (sic), où les rôles sexués (sexistes !) sont nettement tranchés (aux femmes-objets érotiques s'opposent les hommes virils et volontaires), où la couleur de peau vire à un blanc tristement uniforme (sauf pour les produits à base de noix de coco !), où les seules personnes âgées sont montrées comme atteintes d'un mal à éradiquer (pour la pub : vieillesse = laideur = abandon = mort).
Espace public ou espace soumis ?
Il est impossible d'éviter la pub qui « orne » les murs du métro, et plus largement tout l'espace public ainsi privatisé. Or ces images nous agressent en nous disant quoi penser, quoi rêver, comment se comporter et en nous imposant une image de nous-même dévalorisée. Alors que sévit toujours une loi (datant de 1942, donc de Pétain) qui sanctionne la distribution de tracts dans le métro, les publicitaires, eux, envahissent l'espace. Le règne sans partage de la marchandise sur nos vies est le fer de lance d'un ordre sécuritaire grandissant.
La liberté d'expression n'est pas tolérée : elle se paye ou se fait réprimer si elle déborde des cadres définis par l'Etat et les entreprises. Ainsi en est-il des personnes qui ont voulu exprimer leur refus de la pub. Résultat : une poignée d'entre elles sont attaquées en justice par Métrobus (filiale du groupe Publicis) et la RATP pour dégradation d'espaces publicitaires dans le métro. Et si c'était la pub qui dégradait nos relations sociales, nos aspirations, et plus largement nos vies ? La publicité (tout comme le déploiement sécuritaire) pervertit l'espace public. Celui-ci devient une zone de contrôle et de consommation alors qu'il devrait être un lieu de vie
collective, de création et de libre expression.
Nous refusons de nous laisser endoctriner passivement par des représentations capitalistes, sexistes, racistes, âgistes, homophobes, anti-écologiques et mortifères.
Nous voulons des espaces libérés de toute publicité. Nous soutenons et appelons à soutenir toutes les personnes qui résistent à la propagande publicitaire.
[1] Le Monde diplomatique, Ignacio Ramonet, « La pieuvre publicitaire », mai 2001.
Organisé par :
Collectif Contre le Publisexisme
Dignité
Fédération Anarchiste
Offensive Libertaire et Sociale
Résistance à l'Agression Publicitaire
Réseau pour l'Abolition des Transports Payants
Robert Johnson
CONTACTS
06.68.44.01.50
semaineantipub@no-log.org
infos disponibles sur :
http://publisexisme.samizdat.net
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