« Nous voulons des réponses ! » de la part du ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, monsieur Claude Béchard
TABLE NATIONALE DES CORPORATIONS DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE (TNCDC)
Nous voulons des réponses !
Drummondville, le 22 septembre 2004 – Les 40 CDC représentant 1428 groupes communautaires autonomes ont déclaré à l’issue de leur assemblée générale qu’elles veulent des réponses et des engagements de la part du ministre de l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, monsieur Claude Béchard.
Le Plan d’action gouvernemental et le Cadre de référence du ministre font ressortir clairement l’importance des organismes dans le soutien à la population et dans la réponse à divers besoins. Du même souffle, le ministre limite la reconnaissance de nouvelles organisations à la disponibilité financière; il y a là un recul.
Absence de réponse aux nouveaux besoins
Lors de notre rencontre avec le ministre Béchard, le 14 septembre, ce dernier a clairement exprimé son intention d’ajuster l’existence des organismes aux besoins (nouveaux ou actuels) de la population. Monsieur le Ministre, n’est-ce pas ce que nous faisons depuis toujours? Est-il besoin d’investir temps, énergie et argent pour confirmer ce que nous faisons déjà?
Depuis que le milieu communautaire existe, il s’est constamment investi à répondre à ces besoins et à ajuster ses interventions à son milieu : c’est justement cette capacité qui a fait sa force.
Année de référence à l’égard du financement
L’idée du renouvellement du financement triennal est en soi une bonne nouvelle, mais le document fait aussi mention d’année de référence. Que faut-il en comprendre? L’année de référence identifie-t-elle le financement offert à l’organisme et si oui, est-ce à dire qu’un organisme non financé en 2001-2002 mais financé en 2004-2005 se retrouverait à zéro en 2005-2006? Là encore, il est nécessaire que le ministre donne des réponses claires. Un autre aspect du financement interpelle tous les organismes communautaires du secteur Santé et Services sociaux. Il y a longtemps, ceux-ci avaient obtenu, du ministère, un financement continu et une indexation des subventions. Il fallait que l’organisme cesse ses activités ou qu’il transgresse les normes pour que son financement disparaisse; or le Plan d’action parle de financement triennal, ce qui constitue un net recul pour ces organismes. À l’instar de la Coalition des TROCs, nous demandons au ministre Béchard de clarifier son intention afin que le Plan d’action et le Cadre de référence ne constituent pas des documents de référence favorisant la perte de certains acquis.
Portraits des groupes communautaires
L’élaboration de portraits régionaux des organismes communautaires est intéressante et pourra permettre l’illustration de la diversité et de l’étendue de l’action communautaire. Toutefois, il sera impératif de connaître la finalité gouvernementale de ces portraits et leur utilisation future, car nous n’accepterons pas qu’ils servent à un « nivelage vers le bas » pour les organismes en consolidation ou en implantation.
Un avenir incertain
Dans les deux documents déposés, l’absence de projection financière pour les prochaines années ne rassure personne. Pourtant, lors des audiences prébudgétaires, le ministre des Finances, Yves Séguin, avait créé une ouverture à des discussions sur l’élaboration d’un mécanisme de rattrapage financier pour le milieu communautaire. Où est donc passée cette ouverture? Où en sont les discussions qui devaient s’amorcer? Là encore, nous ne sentons pas de réelle volonté gouvernementale à mieux outiller le milieu communautaire afin qu’il remplisse totalement sa mission. Le gouvernement semble plutôt vouloir rationaliser là où il n’y a pourtant rien à rationaliser.
Le communautaire au service de l’État
Par ailleurs, le manque de cohérence entre le Plan d’action et le Cadre de référence nous interpelle grandement. Le Plan réaffirme le respect de l’autonomie, le soutien financier, la vision transversale de la responsabilité gouvernementale et la volonté de soutenir la réponse aux besoins de la population, ce qui nous semble de bons objectifs. Par contre, le Cadre de référence veut assujettir l’action des organismes aux seules orientations gouvernementales et orienter le financement vers le monde de la philanthropie et le privé.
En somme, la TNCDC reconnaît que le travail amorcé par le ministre Béchard doit faire l’objet de modifications et de précisions afin de respecter la Politique de reconnaissance et de financement de l’action communautaire, mais aussi, afin d’assurer au milieu communautaire la pleine et entière reconnaissance, et ce, par des engagements concrets.
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source : André Beaudry, coordonnateur
255, Brock, bur. 411
Drummondville (J2C 1M5)
(819) 478-9647