Le programme des Chaires de recherche du Canada doit être revu en profondeur
Le programme des Chaires de recherche du Canada doit être revu en profondeur
(Ottawa, le 24 novembre) Une étude indépendante d'un programme fédéral qui finance 2 000 chaires de recherche dans les universités canadiennes a permis de découvrir des failles importantes dans la conception et la mise en oeuvre du programme.
L'étude du programme Chaires de recherche du Canada, effectuée par l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université (ACPPU), met en lumière trois problèmes importants : des iniquités dans le nombre de chaires octroyées aux femmes et d'autres groupes intéressés par l'équité; des inquiétudes face aux priorités des universités, lesquelles s'éloignent des sujets ayant la préférence du corps professoral et des étudiants, de même que des incertitudes sur la stabilité à long terme du programme.
« Le problème le plus urgent auquel le programme fait face a trait à l'équité », a déclaré Loretta Czernis, présidente de l'ACPPU.
L'étude de l'ACPPU a porté entre autres sur les titulaires actuels des chaires de recherche : seules 20 % des chaires reviennent à des femmes et à peine 9 % à des membres des minorités visibles.
« Les universités canadiennes auraient pu tirer parti de la création de deux mille nouveaux postes pour mettre un terme à une tradition d'iniquité. A cause d'une formule d'attribution faussée, le programme Chaires de recherche Canada a perpétué cette iniquité », a ajouté Mme Czernis.
L'ACPPU recommande que le gouvernement crée 500 chaires additionnelles devant être attribuées aux femmes et à d'autres groupes désignés et demande que la formule d'attribution soit modifiée. Actuellement, le gouvernement fédéral exige que 45 % des chaires soient attribuées aux sciences naturelles, 35 % aux sciences médicales et 20 % aux sciences sociales et aux lettres et sciences.
« Nous proposons que ce soient les membres chevronnés du corps professoral de chaque université qui déterminent l'attribution des chaires par discipline et non le gouvernement fédéral », a expliqué Mme Czernis.
Bien que le gouvernement ait commandé à ce jour deux études sur ce programme, ajoute Mme Czernis, celles-ci n'ont pas permis de régler les principaux griefs des universitaires relatifs au programme.
« Comme le gouvernement fédéral verse beaucoup d'argent dans le programme Chaires de recherche Canada, nous estimions qu'il était grandement temps de procéder à une nouvelle analyse des principaux aspects des cinq premières années de ce programme », a conclu Mme Czernis.
Pour effectuer son étude, l'ACPPU a procédé à un sondage détaillé auprès des associations de professeurs de l'ensemble du pays et auprès de chaque titulaire d'une Chaire de recherche Canada.
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Téléchargez le rapport en cliquant ici : http://www.caut.ca/fr/publications/briefs/2005_crc_review_fr.pdf
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Source : http://www.caut.ca/fr/news/comms/20051124researchchairs.asp