Participons en grand nombre à la consultation prébudgétaire en ligne du ministre des Finances du Québec
Consultations prébudgétaires 2006-2007 en ligne du ministre des Finances
« Exprimez-vous sur la dette » demande le ministre des Finances du Québec.
Alors exprimons-nous sur la dette et sur ce que nous attendons du budget 2006-2007 !
« Jusqu'au 25 février 2006, participez en ligne à notre réflexion sur l'enjeu spécifique de la dette » dit la publicité dans les journaux.
Pour participer, visiter www.finances.gouv.qc.ca et cliquer sur "Consultations prébudgétaires 2006"
Vous trouverez ci-dessous un argumentaire et des références pour répondre à la consultation.
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De quoi s'agit-il ?
- Le ministre Audet a décidé de mettre le paiement de la dette au centre des enjeux pour le budget du Québec 2006-2007.
- Il a procédé les 2 et 3 février 2006 à une rapide consultation prébudgétaire publique.
- Il cherche à valider les positions qu'il prendra par une consultation prébudgétaire en ligne qui est ouverte jusqu'au 25 février 2006.
- Si nous agissons rapidement et en quantité, nous pouvons faire valoir un point de vue solidaire sur la question en demandant à un maximum de personnes d'aller répondre à cette consultation en ligne. Il s'agit d'exprimer une position qui résiste à cette façon de positionner les enjeux du budget 2006-2007 et qui insiste sur les priorités budgétaires à exiger d'un État garant des droits et des solidarités.
À vous de bouger. PARTICIPONS EN GRAND NOMBRE!!!
- Pourquoi cette insistance sur le paiement de la dette ?
. Ça fait partie de la stratégie d'ajustements structurels des institutions monétaires internationales pour créer un «défaut de ressources» qui justifie ensuite de diminuer le rôle de «gardien du bien commun» des États pour laisser de plus en plus le champ libre au secteur privé.
. Ça distrait des vrais problèmes que sont la concentration de la richesse, la réduction de la taille de l'État et la transformation de la structure de revenus de l'État pour le gérer comme une entreprise.
. C'est payant politiquement et sur le plan électoral parce que ça plaît aux jeunes et que ça donne à croire qu'il y a un enjeu de justice entre les générations.
. Ça vient occuper le terrain préparé par le Manifeste pour un Québec lucide et par les arguments des ténors de la droite, de toutes générations.
Quelles questions pose le ministre ?
. «Le gouvernement doit-il prendre les moyens pour que la dette du Québec cesse d'augmenter et pour commencer à la rembourser ? Oui. Non.»
. «Si oui, de quelle manière :
o Constituer une réserve ou un fonds de remboursement de la dette ? Oui. Non.
o Adopter par une loi un plan de remboursement de la dette ? Oui. Non.
o Autres suggestions pour rembourser la dette : (1000 caractères)»
. «Si vous avez répondu non, pourquoi? (1000 caractères)»
. «Si le gouvernement dégageait une marge de manoeuvre, quelle priorité parmi les trois suivantes devrait-il privilégier ?
o rembourser la dette?
o diminuer le fardeau fiscal des contribuables?
o accroître les dépenses du gouvernement?»
Comment y répondre ?
Nous suggérons de répondre «non» à la première question (ou de ne pas y répondre vu son côté piégé) et de répondre ensuite aux questions «à 1000 caractères» en pigeant dans les arguments suivants. L'idéal serait d'y aller chacunE dans ses mots pour qu'il y ait une réelle variété dans les réponses envoyées.
. Ce n'est pas la bonne question. Il aurait plutôt fallu demander : « Quels sont les principes qui devraient guider l'action budgétaire du gouvernement à court, moyen et long terme, compte tenu de la conjoncture mondiale et québécoise? ». Il faut aborder le problème globalement : au-delà de la dette monétaire publique et de la dette monétaire privée (individus et sociétés), la dette totale comprend aussi la dette environnementale et la dette humaine. L'Alberta, qui n'a pas de dette publique, est très polluante avec son pétrole et elle traite très mal sa population à faible revenu. Ce n'est pas un exemple à suivre pour assurer l'avenir.
. Une dette publique, c'est normal. C'est comme une hypothèque. Il faut la comparer à l'avoir net du Québec, notre patrimoine collectif (écoles, cegeps, universités, hôpitaux, routes, CLSC, musées, etc.). Cet avoir net atteint environ sept fois le montant de la dette publique. En plus la croissance économique est plus efficace pour réduire le taux de la dette sur le PIB que les paiements directs que nous pourrions effectuer. Les générations futures seront mieux servies par un Québec qui prend soin de ses actifs, de son monde et de l'environnement que par un Québec qui détruit son patrimoine et laisse tomber ses valeurs d'égalité et de solidarité soi-disant pour payer plus vite l'hypothèque.
. L'insistance sur le problème de la dette questionne après plusieurs années de baisses d'impôt. Le gouvernement se plaint du fardeau de la dette (7,1 G$ par année), mais il se prive sans se plaindre des 3,5 G$ par année qui lui manquent en revenus en raison des baisses d'impôt cumulées depuis 2000.
. Les vraies priorités pour le budget 2006-2007 devraient être les suivantes :
o un budget qui réduise les écarts et qui le démontre ;
o un budget qui reflète le type d'État solidaire qu'on veut dans la manière d'assurer, dispenser et financer les services publics ;
o un budget qui rend des comptes sur l'impact des choix qui sont faits.
Voici un exemple de réponse :
«Je considère (ou nous considérons) que la seule question pertinente dans le cadre d'une consultation pré-budgétaire aurait dû être la suivante: « Quels sont les principes qui devraient guider l'action budgétaire du gouvernement à court, moyen et long terme, compte tenu de la conjoncture mondiale et québécoise? ». Pour ma part, mes principales préoccupations sont la lutte contre la pauvreté, le partage de la richesse, ainsi que la dégradation écologique de la planète. Le prochain budget devrait comprendre des mesures énergiques pour faire face à ces défis avant d'envisager la réduction de la dette ou des baisses d'impôt. Pour débattre de la question de la dette publique, vous devriez envisager une réelle réflexion et une discussion éclairée avec l'ensemble de la population. À mon point de vue (ou à notre point de vue), la dette n'est pas le principal problème auquel nous avons à faire face.»
Documents à consulter
- «La dette». Une fiche du Réseau de vigilance.
- «Pour en finir avec l'obsession de la dette». Un extrait de «Défendre et valoriser nos services publics», CSQ, 2005, p. 17-18.
- «La première dette, c'est le déficit humain». Mémoire prébudgétaire 2006-2007 du Collectif pour un Québec sans pauvreté.(voir aussi ce communiqué)
- «Faut-il rembourser la dette ou la laisser fondre ?» Un article de Jacques Beaumier, du SFPQ.
- «La politique contaminée par la gestion». Un extrait de Vincent de Gaulejac, La société malade de la gestion, éditions du Seuil, p.228-229.
À vous de jouer !
Le comité finances publiques du Réseau de vigilance
Version du 7 février 2006