Réforme électorale : Le Conseil du statut de la femme erre complètement !
MONTREAL, le 27 fév. /CNW Telbec/ - Le Collectif Féminisme et Démocratie (CFD), la Fédération des femmes du Québec, l'R des Centres de femmes et l'Intersyndicale des femmes réagissent fortement à la position du Conseil du statut de la femme (CSF) en matière de réforme du mode de scrutin. " Alors que se poursuivent les travaux de la Commission spéciale sur la Loi électorale, à Montréal aujourd'hui, nous réitérons notre volonté de débattre de cette question. Nous renouvelons notre invitation à un débat public, lancée au Conseil du statut de la femme, le 3 février dernier. Ce débat s'impose parce que le mouvement féministe québécois s'inscrit en faux en regard de la position timide, essentiellement de statu quo, qu'a adoptée le Conseil sur la question. Nous l'interpellons afin de confronter les arguments invoqués dans son analyse ", de déclarer Louise Paquet, porte-parole du Collectif Féminisme et Démocratie.
Il faut savoir qu'en matière de représentation politique des femmes, le Conseil démontre une vision étroite de la réalité qui fait fi des récentes études internationales sur la question et une méconnaissance des scrutins proportionnels. Il affirme que le mode de scrutin n'a rien à voir avec la représentation des femmes. Il se prononce contre toute mesure qui obligerait les partis à présenter un plus grand nombre de femmes. Il erre totalement puisqu'il ne tient pas compte du fait que parmi les 17 pays qui ont le plus grand nombre de femmes dans leurs parlements, 16 d'entre eux ont un scrutin de type proportionnel et que dans la plupart d'entre eux existent des mesures positives pour l'atteinte de l'égalité. La proportionnelle n'est pas une panacée certes, mais, en raison des listes de candidatures, elle favorise l'adoption de mesures positives pour amener une plus grande diversification des candidatures et, par le fait même, des élues et élus.
"Pour notre part, nous croyons que l'égalité devrait être un objectif de société et pour qu'elle devienne une réalité dans les faits, il est nécessaire d'adopter une stratégie globale s'appuyant sur un ensemble de mesures, législatives, incitatives et de soutien", de souligner Madame Paquet.
De plus, selon le Collectif, le CSF fait une analyse réductrice des enjeux entourant la réforme électorale. Une vision féministe ne doit pas seulement prendre en compte la question des femmes mais bien un ensemble d'aspects qui doivent être regardés sous l'angle de l'amélioration de nos institutions démocratiques comme le respect de la volonté populaire, le reflet du pluralisme politique, la place des régions et la représentation de la diversité de la société québécoise.
Le Collectif Féminisme et Démocratie a lancé l'opération "100 voix de femmes pour la démocratie !" afin que les femmes et les groupes de femmes prennent la parole dans le cadre de la Commission parlementaire. Plus de 120 mémoires ont été déposés pour défendre une analyse et des revendications allant dans le sens de celles du Collectif(1). Plusieurs groupes se feront d'ailleurs entendre à l'occasion du passage de la Commission spéciale sur la Loi électorale, à Montréal.
A noter : Mme Louise Paquet, porte-parole du Collectif Féminisme et Démocratie, assistera aux travaux de la Commission, ce lundi au Palais des Congrès, à Montréal, et sera disponible sur place pour des entrevues. Elle sera aussi disponible, pour entrevue téléphonique, durant toute la semaine.
Pour prendre connaissance de l'analyse critique de la position du Conseil du statut de la femme : http://www.feminismeetdemocratie.ca/collectif/files/2006reponseauCSF.pdf .
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(1) http://www.feminismeetdemocratie.ca/collectif/2006/01/lopration_100_v.html
Source : Collectif Féminisme et Démocratie; Fédération des femmes du Québec; R des centres de femmes; Intersyndicale des femmes: Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Fédération autonome du collégial (FAC), Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ), Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ), Syndicat des technicien(nes) et artisan(e)s du réseau français de Radio-Canada (STARF).
http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/February2006/27/c1742.html