Des difficultés à lire et à écrire pour 55% de la population : on doit y remédier !
(Une version imprimable de ce communiqué est disponible sur le site de l'ICÉA)
Montréal, le 11 mai 2006 - Il y a actuellement au Québec 3,2 millions
de citoyens et citoyennes âgés de 16 ans et plus, soit plus de la
moitié de la population de la province (55 %), qui lisent et écrivent
avec de grandes difficultés. Cette situation dramatique exige une
mobilisation exceptionnelle pour offrir aux personnes qui sont touchées
par l'analphabétisme, des moyens d'y remédier.
La réalité vécue par les travailleurs et les travailleuses du Québec
est tout aussi critique. En effet, les données publiées par l'Institut
de la statistique du Québec démontrent que 45 % des personnes en emploi
au Québec se situent aux niveaux 1 et 2 de l'échelle des capacités de
lecture de textes suivis, c'est-à-dire aux plus bas niveaux.
Madame Sylvie Roy, présidente de la Coalition des organismes
communautaires pour le développement de la main-d'œuvre (COCDMO),
souligne « ... qu'il est plus qu'urgent que des efforts particulièrement
soutenus soient déployés pour lutter contre l'analphabétisme. Cette
situation est d'autant plus alarmante chez les personnes les plus
éloignées du marché du travail »
Les membres de la Coalition croient fermement qu'il faut également
s'attaquer au déficit de formation de base pour faire en sorte que tous
les travailleurs et toutes les travailleuses aient accès à des
programmes leur permettant d'acquérir les notions nécessaires pour
rencontrer les exigences du marché du travail.
Le congé rémunéré pour la formation de base, une solution à considérer
sérieusement
La Coalition a toujours encouragé la mise en place de mesures
favorisant l'accès à la formation pour les personnes possédant un
faible niveau de scolarité. Madame Roy affirme que « le congé rémunéré
pour la formation de base est une solution dès plus prometteuses,
autant pour les travailleurs et travailleuses que pour les employeurs ».
L'instauration d'un congé rémunéré pour la formation de base pourrait
être simple. Il s'agirait de fournir une banque d'heures permettant à
un travailleur ou à une travailleuse d'être libéré(e) sur son temps de
travail pour des activités de formation de base.
Cette mesure permettrait d'impliquer activement les acteurs des
secteurs de l'éducation et du travail qui seraient ainsi appelés à
conjuguer leurs interventions afin d'offrir des moyens concrets aux
personnes les moins scolarisées, en vue de leur permettre l'accès à la
formation tout en conciliant leur réalité de travailleurs et de
travailleuses et les exigences du marché du travail. Les entreprises et
les personnes ne peuvent qu'en sortir gagnantes.
Le milieu communautaire, au cœur de l'action depuis longtemps
Soulignons que plusieurs centaines d'organismes communautaires
interviennent depuis de nombreuses années auprès des clientèles
marginalisées, en vue de contrer, notamment, l'analphabétisme et de
favoriser leur insertion professionnelle. Ces organismes ont développé
des pratiques originales, efficientes, qui sont adaptées spécifiquement
aux problématiques des personnes desservies. Il est impératif de faire
connaître les approches développées, de les généraliser à divers
milieux, et de les supporter davantage.
À propos de la Coalition
La Coalition des organismes communautaires pour le développement de la
main-d'œuvre (COCDMO) est reconnue comme mandataire du milieu
communautaire depuis 1992. La Coalition est constituée d'une quinzaine
de groupes et de réseaux nationaux et représente plus de 400 organismes
au Québec. Les membres de la Coalition œuvrent au développement
communautaire en matière d'éducation et de formation, d'insertion et de
réinsertion en emploi, de développement local et communautaire et de
promotion et de défense des droits des personnes exclues ou éloignées
du marché du travail.
La Coalition siège à la Commission des partenaires du marché du travail
et prend part activement aux débats entourant le développement de la
main-d'œuvre au Québec.
-30-
Source :
Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d'œuvre
www.cocdmo.qc.ca
Pour information :
Nicolas Poirier-Quesnel
Coordonnateur
(514) 895-3561