Agressée sexuellement, trouve-t-on de l'aide ?
MONTREAL, le 18 sept. /CNW Telbec/ - Faute de moyens suffisants pour répondre adéquatement à l'augmentation des demandes, et à l'ampleur du travail d'éducation et d'information à faire, les Centres d'aide et de lutte contre les agressions sexuelles (CALACS), par la voix de leur Regroupement, lancent aujourd'hui une campagne de mobilisation populaire. Dans les faits, ces ressources spécialisées en matière d'agression sexuelle se retrouvent devant un véritable casse-tête. "Actuellement, plus il y a de victimes qui cherchent de l'aide, moins il leur est facile d'en trouver ! On leur dit d'en parler et après elles se buttent à des listes d'attente et à des délais intolérables. Tous les jours des Centres doivent recevoir la colère de femmes qui se sentent encore une fois trahies, flouées!", de dire Claudette Vandal, porte-parole du Regroupement. Des Centres doivent refuser ou reporter à plus tard des demandes en provenance d'écoles ou de maisons de jeunes. Certains groupes de femmes sont encore plus pénalisés par l'insuffisance de ressources. "Il nous est pratiquement impossible, par exemple, de proposer des services réguliers aux femmes des communautés autochtones éloignées, faute de personnel suffisant", poursuit la porte-parole. "Des établissements qui hébergent des femmes vivant avec un handicap physique ou intellectuel souhaitent aborder la violence sexuelle avec elles, mais hésitent à le faire parce que nous ne pouvons pas leur garantir une disponibilité pour supporter les femmes dans leurs démarches par la suite. Ces exemples d'incohérence, d'iniquité se multiplient sans cesse", déplore-t-elle.
Le Regroupement québécois des CALACS réclame du gouvernement provincial qu'il investisse au plus tôt, afin de rattraper le retard dans le développement d'un véritable réseau de ressources spécialisées pour répondre aux besoins des milliers de femmes et de filles qui sont victimes de violence sexuelle. Il a présenté au gouvernement provincial un état de la situation pour l'ensemble des régions du Québec et un plan de développement et de consolidation se chiffrant à quelque 30 M $ sur cinq ans, dont 6 millions pour l'année 2006-07.
Les cinq dernières années ont vu une intensification de la croissance des demandes. Les nombreux dévoilements connus du public, plusieurs procès fortement médiatisés et les campagnes de sensibilisation gouvernementales ont incité beaucoup de nouvelles personnes à chercher de l'aide. Les CALACS constatent aussi une sensibilité plus grande de la population, ce qui encourage plus d'organismes à solliciter l'expertise des CALACS pour de la formation, de l'éducation auprès des jeunes, etc.
Le Regroupement des Centres d'aide, spécialisés en agressions sexuelles, a déjà déposé auprès du ministère de la Santé une analyse exhaustive des besoins en matière d'aide et de lutte contre les agressions sexuelles. Cette analyse démontre clairement que les Centres ne disposent actuellement que de 18,6% des sommes nécessaires à la réalisation de leur mission. Voir le document intitulé : Plan de développement et de consolidation du réseau des CALACS et du RQCALACS : Contexte et estimation des besoins, à l'adresse Internet www.rqcalacs.qc.ca. Un rehaussement significatif des budgets pour les ressources spécialisées dans l'aide et la défense des victimes de violence sexuelle s'impose de toute urgence. Le Regroupement et ses membres lancent un appel à toute la population afin qu'elle signifie son appui à la lutte contre les agressions sexuelles. Le gouvernement doit entendre la voix de tous ceux et celles qui disent : Les agressions sexuelles c'est assez, ensemble réagissons!
--------
Source : Regroupement québécois des Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) - http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/September2006/18/c6790.html