L'équité salariale... au coeur de l'égalité
OTTAWA, le 21 sept. /CNW Telbec/ - Le gouvernement fédéral a annoncé hier qu'il prenait un énorme pas en arrière dans le dossier de l'équité salariale pour les femmes.
Plus de trente ans après l'adoption de la Loi canadienne sur les droits de la personne, les femmes gagnent encore moins que les hommes en moyenne, peu importe leur profession, leur âge ou leur scolarité. A l'heure actuelle, une femme touche 72,5 cents pour chaque dollar que touche un homme. Notre législation sur l'équité salariale ne fonctionne pas. L'écart salarial actuel est encore plus important chez les femmes autochtones, les femmes de couleur et les femmes handicapées.
En 2004, le Groupe de travail sur l'équité salariale institué par le gouvernement fédéral a publié un rapport à la suite d'un examen approfondi et a conclu que la législation fédérale actuelle sur l'équité salariale était inefficace. Il a recommandé l'adoption d'une nouvelle loi proactive sur l'équité salariale, semblable à celles en vigueur en Ontario et au Québec. Au cours de l'examen, tous les intervenants - employeurs, syndicats, groupes de femmes - ont convenu qu'une nouvelle loi efficace et accessible s'imposait, une loi qui exige que les employeurs prennent des mesures positives, qui prévoie des normes claires et qui permette l'accès à un organisme spécialisé et autonome d'arbitrage.
Dans sa réponse au Comité permanent de la condition féminine déposée le 18 septembre, le gouvernement fédéral a choisi de faire fi de ce consensus et a décidé de revenir au système qui s'est avéré tout à fait inefficace au cours des 25 dernières années. En effet, la sensibilisation, la médiation et les suivis de conformité sont tous des volets de la politique actuelle qui se sont avérés inefficaces, longs et, à la fin, extrêmement coûteux tant pour les employeurs que pour les syndicats. Bell Canada et le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier représentant les téléphonistes de Bell, d'une part, ont consacré 14 ans et des centaines de jours de démêlés juridiques pour parvenir à une entente. La cause de l'équité salariale de la Société canadienne des postes et de l'Alliance de la Fonction publique du Canada, d'autre part, dure depuis déjà 23 ans, et aucun règlement n'est encore en vue. Ce ne sont que deux des nombreux exemples de l'échec du système actuel fondé sur les plaintes.
Les travailleuses ont besoin d'un nouveau système d'équité salariale. Le gouvernement doit prendre des mesures qui respectent les efforts des intervenants dans l'élaboration du rapport du Groupe de travail. Le gouvernement doit prendre des mesures qui rendront le système d'équité salariale conforme à ses engagements nationaux et internationaux en matière de droits de la personne. Le gouvernement doit prendre des mesures qui reconnaissent la contribution des travailleuses à notre économie.
Nous ne voulons pas revenir en arrière sur l'égalité des femmes, et c'est tout ce qu'offre le gouvernement conservateur aux femmes du Canada en ce moment.
Le Réseau de l'équité salariale représente des organisations qui préconisent le droit des femmes à un salaire égal pour un travail de valeur égale. Plus de 300 organisations nationales et locales appuient la revendication du Réseau sur la mise en oeuvre du rapport du Groupe de travail fédéral.
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Source : communiqué au http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/September2006/21/c8604.html