Montréal, le 22 octobre 2006 - En cette veille de la Journée internationale des bibliothèques scolaires, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses deux fédérations représentant le personnel de bibliothèques scolaires, soit la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation (FPPE) et la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS), déplorent l'état lamentable des bibliothèques scolaires.

 

Le manque de financement explique en partie ce laisser-aller généralisé. Depuis des années, Québec et les commissions scolaires donnent respectivement 3,50 $ par élève pour l'équivalent d'un maigre 7 $. Malgré l'annonce en janvier 2005 d'un investissement de 40 millions de dollars par Québec et de 20 millions par les commissions scolaires, le montant total ne s'élève qu'à 24 $ par élève, et ce, uniquement pour les trois prochaines années. Dans le reste du Canada, ce financement se situe entre 26 $ et 35 $ par élève.

Les écoles primaires soutenues dans le cadre du Programme de soutien à l'école montréalaise et les écoles secondaires participant à la Stratégie d'intervention « Agir autrement » doivent faire l'objet de mesures prioritaires. « C'est là une condition incontournable pour favoriser la réussite de ces jeunes qui ne trouvent souvent pas dans leur milieu familial les ressources livresques nécessaires au développement des compétences en lecture. C'est aussi une question de justice sociale pour ces élèves confrontés aux inégalités sociales et scolaires. Si l'on veut réduire les écarts entre les élèves provenant de milieux aisés socialement et ceux de milieux défavorisés, il faudra résolument prendre le parti des seconds », soutient Réjean Parent, président de la CSQ.

 

Depuis la réforme, la complexité du travail des techniciennes et des techniciens en documentation s'est accentuée afin de répondre aux besoins de chaque programme et aux visées interdisciplinaires de cette réforme.

 

Le personnel des bibliothèques multiplie les initiatives pour inciter les jeunes à des activités de lecture, malgré les moyens restreints. Ainsi, il faut s'assurer que les sommes dévolues aux bibliothèques se rendent bel et bien dans celles-ci. Le personnel qualifié doit d'être au cœur de l'amélioration des services rendus aux élèves.

 

L'objectif du personnel est donc clair : permettre aux élèves d'obtenir les ressources compétentes et les outils nécessaires au développement de leur intérêt pour la lecture et la documentation.

 

Selon les données du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), entre 1999-2000 et 2004-2005, le nombre de postes de bibliothécaire en équivalent temps plein (ETP) a chuté de 40,9 %, passant de 31,8 à 18,8 pour l'ensemble des 70 commissions scolaires francophones et anglophones du Québec. Une moyenne de 0,27 bibliothécaire par commission scolaire ! En termes d'individus, alors qu'on comptait 39 bibliothécaires en 1999-2000, ceux-ci n'étaient plus que 27 en 2004-2005.

 

Ce manque criant de ressources comme bibliothécaires ou spécialistes en moyens techniques d'enseignement a d'ailleurs été souligné dans le rapport d'août 2006 de la Table de pilotage du renouveau pédagogique. Le ministre Fournier a d'ailleurs reconnu publiquement, le 17 octobre dernier, « Qu'il y n'y a plus de bibliothécaires scolaires formés parce qu'il n'y en n'a pas d'engagés [...]. Il y a 24 bibliothécaires dans les 69 commissions scolaires au Québec ». « Qu'attend le ministre pour corriger la situation qu'il reconnaît lui-même ? », demande M. Parent.

 

La Journée internationale des bibliothèques scolaires est soulignée le dernier lundi du mois d'octobre depuis 1988, à l'initiative de l'International Association of School Librarianship (IASL).

 

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) représente 172 000 membres, dont plus de 120 000 dans le secteur public, la grande majorité travaillant dans le domaine de l'éducation. Elle est présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications

La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 21 syndicats regroupant 5500 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte, parmi ses membres, différents personnels, dont des psychologues, des conseillers d'orientation, des orthophonistes, des psychoéducateurs, des animateurs et des conseillers pédagogiques.

 

La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) représente 20 500 membres œuvrant dans 22 commissions scolaires québécoises.

 

 

Gabriel Danis

Agent d'information CSQ

Tél. cell. : 514 235-5082