Commémoration du 6 décembre : Rassemblement pour se souvenir... et pour agir
MONTREAL, le 6 déc. /CNW Telbec/ - En ce jour du dix-septième anniversaire de la tragédie de l'Ecole Polytechnique, où 14 jeunes femmes ont perdu la vie brutalement, la Fédération des femmes du Québec (FFQ) réaffirme que la violence faite aux femmes, sous toutes ses formes, est inacceptable.
"La violence contre les femmes représente le plus grand scandale de notre époque en matière de droits humains. En temps de paix comme en temps de guerre, les femmes se voient infliger des atrocités pour la simple raison qu'elles sont des femmes.(1)"
"Nous vivons ici, au Québec, loin de la violence des bombes, mais colléEs à la violence intime, quotidienne, qui pourrit les rapports humains. Le Collectif masculin contre le sexisme a comptabilisé, depuis le 6 décembre 1989, le nombre de femmes et d'enfants tuées par un homme au Québec. Le chiffre est effarant, 634 femmes et 180 jeunes et enfants", de déclarer Michèle Asselin, présidente de la Fédération des femmes du Québec.
Le sort des femmes autochtones n'est guère plus reluisant. "Des statistiques réalisées en 1996 par le gouvernement canadien révèlent que les femmes autochtones âgées de vingt-cinq à quarante-quatre ans ont cinq fois plus de risques de mourir d'une mort violente que les autres femmes du même âge"(2), de s'indigner France Robertson, coordonnatrice de Femmes autochtones du Québec. Pire, celles qui désirent briser le silence n'ont d'autre choix que de s'exiler pour obtenir de l'aide. En effet, de grands pans du territoire québécois ne sont pas desservis par des organismes venant en aide aux femmes en difficultés, faute de ressources. Les maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence sur les territoires autochtones reçoivent jusqu'à 200 000 $ de moins en subvention que celles situées ailleurs au Québec.
La FFQ croit néanmoins qu'il est possible de mettre fin à cette violence contre les femmes. En effet, soutenue par des Québécoises et des Québécois de tous les milieux, elle maintient ses pressions sur le gouvernement en vue d'obtenir l'engagement financier nécessaire à la réalisation d'une vaste campagne de sensibilisation et d'action contre les violences envers les femmes. A cette revendication s'ajoute, cette année, celle de la nécessité de maintenir le registre des armes à feu. Statistiques à l'appui, Mme Asselin souligne que le registre a permis de sauver plusieurs vies depuis son instauration(3).
La FFQ invite les citoyennes et les citoyens à partager avec elle son devoir de vigilance, à garder l'oeil ouvert. En demeurant solidaires aux victimes, il deviendra possible de freiner le cercle vicieux de la violence qui s'installe sournoisement dans les foyers québécois.
Outre la commémoration nationale, plus d'une trentaine d'évènements ont lieu à travers le Québec dans le cadre du 6 décembre 2006.
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(1) Amnistie international, site Internet www.amnistie.ca.
(2) Les femmes autochtones : un portrait démographique, social et économique, Affaires indiennes et du Nord canadien, été 1996.
(3) Nombre de décès par arme à feu par type, 1990-2003, Coroner du Québec. Données citées dans le communiqué de la Coalition pour le contrôle des armes à feu, 18 mai 2006.
- Site de la Fédération des femmes du Québec : http://www.ffq.qc.ca/
- Tableau des activités à travers le Québec (format .doc) : http://www.ffq.qc.ca/actions/actions_6_dec_2006.doc
- Communiqué au http://www.ffq.qc.ca/communiques/comm-06-12-2006.html